Abomey-Calavi : L’incivisme détruit l’échangeur de Godomey

La rédaction 7 mars 2019

Mis en service il y a quelques années, l’échangeur de Godomey est confronté aux actes d’incivisme des usagers de la route. Les garde-fous verts installés sur le terre-plein central ainsi que les portiques de limitations sont détruits.

Les usagers de la route Cotonou-Abomey-Calavi semblent avoir horreur du bien et du beau. Quelques années après la construction de l’échangeur de Godomey, l’infrastructure perd sa splendeur. Le joyau construit à prix d’or souffre des vagues d’accidents traduisant le niveau d’incivisme des riverains. En cette approche des élections législatives, ils sont de plus en plus fréquents sur les axes Cotonou-Calavi et Cotonou-Ouidah. Selon les riverains, ce sont ces accidents de circulation qui détruisent l’infrastructure. Sur plus d’une centaine de garde-fous verts installés sur les deux tronçons, on peut compter du bout des doigts ceux restants. Antoine, un usager de la route dénonce cet acte d’incivisme. « C’est l’ignorance du code de la route qui entraîne cet état de chose. C’est déplorable », martèle-t-il. Ainsi tout usager de la route est pointé du doigt, qu’il soit à deux, à trois, à quatre roues ou gros porteurs, la question de maîtrise du code de la route reste posée. Les portiques de limitation installés de part et d’autres du joyau subissent les mêmes assauts des gros porteurs. Plusieurs fois réinstallé, le portique qui se trouve au niveau de l’axe Cotonou-Calavi en venant de Calavi est au sol.

Les raisons
Les passages à niveau supérieurs n’ont pas la même hauteur partout. Les gros porteurs se retrouvent souvent coincés sous l’échangeur en face du Bar Kinotim. Victor, chauffeur d’un véhicule gros porteur expose les raisons. Il explique qu’à un niveau donné il faut limiter la charge dans le véhicule quand ça prend trop de hauteur. « Il y a des chauffeurs qui ont des véhicules plus hauts. C’est parfois difficile de prendre en dessous ou en dessus de l’échangeur. Moi, je sais par où je peux prendre sous cet échangeur et où je ne peux pas prendre. Mon véhicule a une hauteur que je maîtrise », affirme-t-il. Mais les auteurs de ces actes d’ignorance ne devraient pas rester impunis. « Quand on constate qu’un accident a causé des dégâts, on devrait obliger les auteurs à assurer la facture de la réparation de l’infrastructure détruite », dit Guillaume un conducteur de taxi-moto.
Approché au niveau du poste de police faisant face au marché de Godomey, un agent accepte de parler sous anonymat. Selon lui, les usagers responsables d’incivisme routier ne s’occupent presque jamais des désagréments causés, sauf s’il y a des personnes à dédommager. « S’ils payaient, toutes les infrastructures seront aussitôt réparées après destruction », dit-il. Joint au téléphone, Christian Kpobli, Chef d’arrondissement de Godomey estime que c’est l’excès de vitesse et la fatigue chez les conducteurs qui engendrent toute cette situation. Il appelle les riverains à plus de vigilance et de civisme pour que soient préservées les infrastructures routières. « Je demande aux usagers de s’abstenir quand ils savent qu’ils ne sont pas en état de conduire ou quand ils sont fatigués. Dans ce cas on aura moins d’accident et moins de dégâts sur les routes de nos villes », a déclaré Christian Kpobli. Il urge que des dispositions soient prises pour protéger les infrastructures routières dans cette commune où les véhicules rasent souvent tout sur les terres pleins centraux.
Odilon Jephté HOUNNAGNI (Stag)



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