Alphonse Sèdolo Gbaguidi à propos ‘’Bravoure Féminine, Projet Modules de classes du Droit au Savoir « Tout progrès prend d’abord corps à partir d’une forte et ingénieuse créativité »

Isac A. YAÏ 12 janvier 2018

C’est une première au Bénin et même en Afrique. Le poème se révèle être une source de développement d’une nation. Et Alphonse Sèdolo Gbaguidi, écrivain-poète, en détient le secret. A travers cette interview, l’auteur de plusieurs œuvres poétiques dont « Bavoure féminine » a montré comment il entend partir du poème pour mobiliser des ressources afin de construire des infrastructures scolaires au profit des écoliers béninois.

Vous êtes l’auteur de plusieurs œuvres poétiques dont les plus célèbres ‘’ Je ne suis pas beau’’ et « Bravoure Féminine » et l’initiateur de l’opération ‘’Bravoure Féminine’’, Projet Modules de classes du Droit au Savoir. Pouvez-vous nous situer sur l’évolution actuelle de ce projet ?
Je suis effectivement l’humble auteur de plusieurs poèmes relativement connus dont ‘’Bravoure Féminine’’ qui est devenu, à partir de Cotonou, depuis le mois de Mars de l’année 2012, sans que je ne m’en sois vite rendu compte, le levier de mobilisation, je veux dire la boussole de financement d’un projet de construction de Modules de Classes ou d’école entière au profit du secteur public de l’enseignement primaire de notre pays le Bénin. La dénomination entière de cette initiative est opération : ‘’Bravoure Féminine’’, Projet Modules de Classes du Droit au Savoir. Un « simple poème d’à peine une page, non encore édité dans un recueil ou un ouvrage classique, et écrit par un auteur Béninois, à promouvoir et vendre dans un contexte économique difficile et un environnement intellectuel disparate à l’effet de mobiliser, en toute transparence, d’importantes ressources financières pour la construction d’infrastructures scolaires au profit du secteur public de notre pays ! Voilà qui peut être considéré comme pure folie si on n’est pas animé d’une clairvoyance à vite comprendre que tout progrès et développement innovant digne du nom prend d’abord corps à partir d’une forte et ingénieuse créativité individuelle, soutenue et accompagnée dignement ensuite par la communauté. Je ne vous cacherai pas que la pose éthique des jalons de ce projet, reconnu sans précédent par tout observateur, m’a coûté et me coûte encore au sens propre comme au figuré, les yeux de la tête, les poils du nez, les os du squelette et l’épiderme du postérieur.
Je peux aujourd’hui vous dire malgré toutes ces difficultés de parcours que j’ai connues que cette initiative qui a réussi à bénéficier d’un accompagnement administratif et officiel de l’état béninois par le biais du ministère en charge de la culture présente à ce jour en termes d’actif financier mobilisé en prestations artistiques un bilan de plus de quatre millions (4.000.000) de francs Cfa, traçables et garantis par acte notarié. Ce bilan révèle aussi de façon tangible la dimension économique effective du poème « Bravoure féminine » qui est avec bienveillance, perçu maintenant par l’opinion comme un Trésor Patrimonial de la Nation.

Il nous est parvenu de sources bien informées que le 15 décembre 2017, l’occasion vous a été donnée de présenter en une dizaine de minutes votre poème ‘’Bravoure Féminine’’ et le projet qui le sous-tend à Madame Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’organisation internationale de la francophonie en présence des ministres Agbenonci et Homeky en charge respectivement des affaires étrangères et de la culture. Que furent les appréciations de ces hautes personnalités ?
Je veux d’abord répondre à votre question en exprimant mes sincères remerciements et ma profonde gratitude à ces deux ministres du gouvernement avec leurs collaborateurs qui ont eu la bienveillance de me permettre, à ma demande, de présenter cette initiative à son excellence Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’organisation internationale de la francophonie en visite officielle en ce moment-là au Bénin avec un calendrier protocolaire très chargé. Les vives, encourageantes et même très motivantes appréciations de ces trois personnalités dont particulièrement celles de Madame la secrétaire générale de la francophonie à l’endroit de cette initiative et ma modeste personne m’ont conforté dans ma conviction que je ne fais pas fausse route avec cette démarche engagée au Bénin par un poème d’expression française dont je suis l’humble auteur, bien que sa gestion saine et rigoureuse m’exige d’énormes sacrifices ; Je garde encore l’espoir de voir, de mon vivant, le Bénin devenir effectivement par cette initiative le premier pays au monde à abriter sur son sol, des infrastructures socio-éducatives et scolaires construites sur la base exclusive du produit de la vente licite et de l’exploitation décente d’un poème. Je refuse de désespérer de notre cher pays le Bénin parce que justement partout autour de nous et malgré nos « béninoiseries », existent de solides raisons d’espérer. L’introduction auprès de Madame la secrétaire générale de l’Oif dont je viens de faire l’objet de la part des autorités gouvernementales de mon pays avec l’opération ‘’Bravoure Féminine’’ en est une de très fondamentale.

Quelle a été concrètement la nature des engagements de l’Oif à l’endroit de ce projet ?
Aucun engagement n’a encore été formellement pris par l’Oif à l’endroit de ce projet. Madame la secrétaire générale de l’Oif vient à peine de prendre connaissance de l’opération ‘’Bravoure Féminine’’ avec beaucoup de plaisir, dans la foulée d’une visite officielle chez nous au Bénin dont le programme initial jusqu’au dernier moment ne prévoyait pas encore précisément ma prestation de présentation de cette initiative.
Tout en souhaitant voir cette initiative être promue jusqu’au siège de l’Oif à Paris, elle a d’ores et déjà porté de façon manuscrite dans le livre d’or du projet un vibrant témoignage sur la dimension incommensurable du poème ‘’ Bravoure Féminine’’ qu’elle a estimé être plus qu’un poème.
La prestation de présentation de ce poème et du projet qui le sous-tend qui aurait pu être gracieusement faite a été rétribuée par un cachet symbolique du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest de l’organisation internationale de la francophonie sis à Lomé au Togo et dirigé par notre compatriote Eric Adja. Il revient maintenant aux autorités compétentes de notre pays de prendre la mesure de l’intérêt que ce projet a suscité auprès de la secrétaire générale de l’Oif pour entreprendre à son endroit au nom de l’intérêt national, les diligences conséquentes de son décollage et de sa conduite à bon port.

Peut-on finalement dire que vous êtes en train de passer du rêve à la réalité ?
Tout projet noble est certes d’abord un rêve qui se réalise ensuite par les efforts de son initiateur et surtout par la grâce de Dieu. En prenant l’initiative de ce projet à travers la valorisation de ce poème, je ne me suis pas pour autant considéré comme une personne rêveuse, tant le fort impact que ne cesse d’exercer ce poème sur toute personne francophone sensible laisse entrevoir avec réalisme les perspectives d’un tel développement.
Ce n’est pas parce que ‘’Bravoure Féminine’’ apparaissait comme un ‘’simple’’ poème qu’il fallait hâtivement déduire que l’opération ‘’Bravoure Féminine ‘’ Projet Modules de Classes du Droit au Savoir, est une Fable.
Ce n’est pas parce que ‘’Bravoure Féminine’’ est une œuvre de l’esprit qu’il faut prendre le projet qui le sous-tend pour une vue de l’esprit.
Pour le simple mortel qui en est l’initiateur que je suis ce projet a cessé d’être un rêve pour prendre l’évolution d’une réalité en progressif devenir depuis la dernière semaine du mois de janvier de l’année 2014 où il a obtenu un premier appui officiel de l’Etat béninois par le biais du ministère en charge de la culture sous la signature du ministre titulaire d’alors, Monsieur Jean Michel Abimbola. L’accompagnement moral de l’Etat béninois à l’endroit de ce projet a été réactualisé le 31 mars 2017 dernier sous la signature du précédent Ministre de la culture, M. Ange N’koué. C’est vous dire la foi tenace qui m’anime toujours en cette initiative que j’entreprends contre vents et marées. C’était sans compter avec les complexes facettes de certaines natures humaines de mon entourage qui n’ont pas toujours la notion de l’abnégation constructrice d’une économie de développement, et qui s’activent malheureusement plus en tube digestif qu’en appareil productif.
Au stade où j’en suis actuellement avec le dossier de ce projet, je m’apprête à remettre aux autorités compétentes de notre pays les droits d’exploitation, d’adaptation et de diffusion du poème ‘’Bravoure Féminine’’ sur des bases étudiés d’accord parties pour une poursuite plus efficiente et structurée de la mobilisation.
La brèche de cette innovation de rupture est maintenant ouverte. Le terrain de sa mise en œuvre et sa réalisation sans encombres est maintenant déblayé. C’est ma modeste façon de contribuer au développement de mon pays, car la poésie est en vérité une richesse en friche que nous avons tous ensemble l’impérieux devoir de transformer en Chiffres au service du développement de nos Pays, de nos continents et de l’humanité toute entière.
Propos recueillis par Isac A. YAÏ



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