Attaque d’un supermarché à Saint-Michel : 1 policier et 1 civil blessés par balles, des millions emportés

Adrien TCHOMAKOU 9 septembre 2016

L’insécurité dicte sa loi à Cotonou. Les malfrats ont encore fait parler d’eux. Leur cible : le supermarché Sol des anges, sis à Saint Michel. Ils s’y sont rendus dans l’après-midi d’hier, ont opéré, puis se sont volatilisés dans la nature, emportant la recette du jour estimée à plusieurs millions. Dans leur fuite, ils se sont rendu compte qu’ils étaient suivis par deux éléments de la Brigade anti-criminalité (Bac). Ils se sont alors arrêtés pour un face à face sanglant. Les policiers n’ont pas fait le poids face aux armes des délinquants. Conséquence : un policier grièvement blessé, un civil atteint d’une balle au pied, dommage collatéral des échanges de coups de feu et les malfrats en cavale. Les deux blessés ont été évacués au Centre national hospitalier universitaire (Cnhu) Hubert Koutoukou Maga de Cotonou où ils suivent des soins intensifs. Ils ont besoin d’une évacuation sanitaire, notamment le policier qui se trouve dans un état critique.

Encore des braquages…
S’il est exagéré de dire qu’il ne se passe de jour sans que les hommes sans foi ni loi n’opèrent dans la capitale économique du Bénin, c’est du moins le sentiment qu’éprouvent de nombreux Béninois. Cotonou vit presque chaque jour au rythme saccadé des détonations des Ak et Akm et sous le joug des hors la loi. Ici, c’est comme le Far West où chacun se doit d’assurer sa sécurité. Le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Sacca Lafia, l’avait d’ailleurs dit. Et depuis plusieurs mois, les actes de braquages ont pris de l’ampleur. Les malfrats se sont réveillés de leur long sommeil pour semer la panique dans la ville. Aujourd’hui, ils opèrent à visage découvert en plein cœur de la ville. Et rien ne semble les en dissuader. Ni la vindicte populaire. Ni les éléments des forces de l’ordre, sous-équipés, qui, la peur au ventre, les combattent bon gré, mal gré. Visiblement l’opération mamba et le dispositif sécuritaire mis en place au niveau de la zone commerciale n’ont pas prospéré. Les Béninois se sentent abandonnés à leur sort car, même les éléments de la police et de la gendarmerie nationales passent pour des tigres en papier devant la furie des rafales des délinquants. La paix et la quiétude se sont envolées. Les populations vivent dans l’expectative que chaque jour apporte son lot de victimes tuées ou dépouillées et de millions emportés. Franc-prix, Mont Sinaï, Sol des anges… A qui le tour ?



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