Attribution du siège du Padppa à la centrale d’achat des intrants du coton : La Fénapêche-Bénin dénonce la décision du Maep

Isac A. YAÏ 19 mars 2014

David Hounguè, président de la Fénapêche-Bénin

Le torchon brûle entre le ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (Maep) et la Fédération nationale des acteurs de la pêche artisanale du Bénin (Fénapêche). La pomme de discorde est la décision prise par le ministre d’attribuer les bâtiments de l’ancien Programme d’appui au développement participatif de la pêche artisanale (Padppa) à la centrale d’achat des intrants du coton. Pour Augustin Amoussougbo, secrétaire général de la Fénapêche, ces bâtiments reviennent de droit à la direction de la pêche et non à la centrale d’achat des intrants du coton. « Après huit ans d’existence, le Padppa a pris fin en décembre 2011. Le seul bien que nous avons hérité de ce projet est son siège construit à Fidjrossè sur le domaine du secteur de la pêche. Nous n’accepterons pas que le siège soit transféré à une autre structure que la direction de la pêche. Ce siège devrait abriter l’observatoire de la pêche, comme l’a demandé la Fao, à l’image de tous les autres pays. Nous voudrions donc que l’observatoire de la pêche revienne dans les locaux du Padppa », a-t-il martelé. A l’en croire, les locaux du Padppa seront mieux valorisés car, ils sont destinés à abriter très prochainement le siège sous-régional de la pêche. « Nous sommes en négociation avec l’Uemoa pour que le siège sous-régional de la pêche vienne au Bénin. Les pourparlers ont déjà commencé et très bientôt, on aura gain de cause. On s’est déjà entendu avec la direction de la pêche pour que quand les négociations vont aboutir, le siège sous-régional de la pêche soit installé dans les bâtiments du Padppa. Donc, la Centrale d’achat des intrants du coton ne peut pas rester dans ces bâtiments », a expliqué le secrétaire général de la fénapêche-Bénin lors d’un entretien qu’il a eu hier avec la presse au port de pêche de Cotonou. Pour la Fénapêche-Bénin dirigée par David Hounguè, cette décision de la ministre est mauvaise, elle doit donc revoir sa copie. « Nous demandons humblement au ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche de revoir sa copie et de transférer les biens de Padppa à la direction de la pêche. Et comme cela, la direction de la pêche pourra y installer l’observatoire et la direction sous-régionale de la pêche. Nous ne souhaitons pas aller aux sit-in et à la marche. Mais si on nous y pousse, on en arrivera là », a indiqué Augustin Amoussougbo. Pour le Secrétaire général de la Fénapêche-Bénin, en attribuant ces locaux à la centrale d’achat des intrants du coton, la ministre réduira au chômage des milliers de Béninois qui vivent de la pêche. « Nous sommes plus de 65.000 pêcheurs et ceux qui vivent de la pêche sont plus de 600.000. 30.000 mareyeuses vivent directement des poissons frais. Transférer les bâtiments de l’ex-Padppa à la centrale d’achat des intrants du coton, c’est tuer la pêche au Bénin et réduire tout ce beau monde au chômage. C’est une chose que nous ne pouvons pas cautionner », a précisé Augustin Amoussougbo. La Fénapêche-Bénin invite donc la ministre à orienter son choix ailleurs car, la filière coton est assez riche pour construire un siège à la centrale d’achat des intrants.



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