Célébration de la Jmia 2018 : L’Asnib se préoccupe de l’industrialisation du Bénin

Isac A. YAÏ 23 novembre 2018

L’Association nationale des industriels du Bénin (Asnib) a célébré hier la journée mondiale de l’industrialisation de l’Afrique (Jmia). A travers un atelier axé sur le thème « Vision stratégique 2018-2021 pour l’industrialisation du Bénin », l’Asnib s’est préoccupée de l’avenir de l’industrie au Bénin et en Afrique de l’ouest. Pour John Igué, le conférencier de cet atelier, l’industrialisation est une question importante car elle apporte de la valeur ajoutée à l’économie. De plus, seuls les pays ayant un tissu industriel bien structuré se développent. A l’en croire, pour que l’industrie se développe, il faut une classe moyenne très forte capable de se constituer en marché d’écoulement. « Quand la classe moyenne est suffisamment forte, cela renforce l’économie nationale. Aucune industrie ne peut prospérer si elle ne se base pas au préalable sur le marché national. Il faut donc créer une classe moyenne suffisamment forte pour la consommation des produits transformés », a-t-il ajouté.
Pour le conférencier, l’Afrique a toutes les ressources minières pour développer son industrialisation. Elle possède les plus grands gisements du monde en ce qui concerne l’or, le fer, le phosphate, le pétrole, le gaz… Elle est alors un scandale géologique. « Mais malheureusement, l’héritage colonial est notre handicap. Les puissances occidentales cherchent à s’accaparer de ces richesses, raison pour laquelle il y a des guerres dans les pays africains », a-t-il précisé. Pour lui, cette raison justifie aussi l’étape primaire dans laquelle l’industrie est restée en Afrique depuis les indépendances. Ainsi la richesse minière de l’Afrique est à la fois un atout et un handicap pour elle. Dans ses propos, il a fait comprendre à l’assistance que l’Afrique n’arrive pas à transformer sur place ses produits agricoles depuis plus de 60 ans. C’est la raison pour laquelle elle n’est pas présente sur le marché mondial. Pour John Igué, le secteur industriel africain souffre de trois maux dont le déficit d’énergie, le manque de financement et le type de formation universitaire non axé sur les technologies. A ces maux, s’ajoute le problème de la monnaie unique. Pour John Igué, aucune industrie ne peut se développer en Afrique francophone en utilisant le franc Cfa. Pour cela, faut une monnaie unique pour faire décoller l’industrie. Et pour avoir une monnaie unique, il faut une structure forte pour la porter. La Cedeao est faible et s’affaiblit d’année en année pour porter une monnaie unique.
Concernant le Bénin, le conférencier a fait savoir qu’il n’est pas assez riche en ressources minières pour le progrès de son secteur industriel. De plus, le franc Cfa constitue un handicap pour lui. De plus, la proximité avec le Nigeria constitue un problème pour lui. Car, au moment où ce géant de l’Est produit pour 180 millions d’habitants avec sa propre monnaie, le Bénin produit pour 10 millions d’habitants avec le Cfa. « L’avenir du Bénin n’est pas forcément dans l’industrialisation, mais dans la vision. Il nous revient de savoir ce que nous voulons faire en ayant une vision claire », a-t-il conclu.
Prenant la parole, Dominique d’Almeida, président de l’Asnib, a rassuré que l’association des industriels a pour mission de restructurer le tissu industriel du Bénin. A cet effet, le nouveau bureau fera le plaidoyer auprès du gouvernement afin d’obtenir son adhésion à ce projet qui boostera l’économie nationale.



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