Célébration de la St Valentin : Cupidon pris au piège du marketing et de la surenchère

La rédaction 14 février 2019

Déjà à quelques heures de la célébration de la St Valentin, Cotonou et ses boutiques ont pris la couleur de l’amour : le rose. Pendant ce temps, beaucoup déplorent le poids du business sur la romantique les 14 février.

12 février 2019. Concentrée sur son iPhone, Eliane, 25 ans, défile les opportunités et les rendez-vous publiés dans un groupe WhatsApp en prélude à la St Valentin. Entre les « idées de cadeaux gourmands », les « bijoux pour symboliser l’amour sans passer par le cœur », « les flacons pour le mettre au parfum », et les rendez show du week-end, la jeune étudiante en linguistique communication piaffe d’impatience de savoir la belle surprise que lui fera l’élu de son cœur à qui elle n’hésite d’ailleurs pas à transférer les messages suivi du commentaire : « chéri, tu en penses quoi ? ». « Je sais qu’il a un plan pour la St Valentin, un rendez-vous après le boulot et un cadeau pour marquer cet instant. Il l’a fait l’année dernière alors qu’on se connaissait à peine. Je crois que cette fois ci, il m’offrira quelque chose de plus romantique », confie-t-elle.

« Le cadeau d’abord, le reste… »

Cependant, Eliane n’est pas la seule à placer ses espoirs dans la journée du 14 février pour recevoir, comme un enfant à Noël, son cadeau. Un tour de ville nous a permis de rencontrer Ernest, la trentaine dans une boutique en plein cœur de Calavi. Informaticien programmeur, il consacre son après-midi à rechercher la surprise idéale pour témoigner son amour à sa dulcinée. « Que voulez-vous cher ami ? Je n’ai pas le choix. Je me dois de lui offrir un cadeau et pas n’importe lequel. Aujourd’hui, quand on parle de St Valentin, c’est le cadeau d’abord, le reste suivra », explique-t-il. Dans une autre boutique, aux alentours du Stade Général Mathieu Kérékou, nous aurons la chance de croiser Sylvain. Il s’avance vers son véhicule avec une corbeille remplie d’articles. « Je viens à peine de dépenser 27.000f pour faire plaisir à ma femme. L’amour, nous le vivons au quotidien, mais je peux vous dire que la St Valentin se fête une seule fois l’an »

« Pourtant, les affaires ne marchent pas »
Ils sont donc nombreux à prendre d’assaut les boutiques en quête de présents. Chacun y va selon sa bourse en recherchant de quoi émouvoir sa dulcinée. Dans les boutiques, tout un dispositif est mis en place pour attirer la clientèle avec des offres spéciales. Les hôtels de la capitale économique et les bars restaurants ont concocté des programmes alléchants pour des nuits étoilées. Sauf que du fait de la morosité économique, le marketing ne suffit pas à drainer un flux important de clients. « Les gens sont intéressés. Ils viennent se renseigner. Mais le hic, c’est qu’ils vous soufflent souvent que le temps est chaud. Les années antérieures à pareil moment, l’affluence était au point. La St Valentin, c’est une période propice pour faire de très bonnes affaires. Malheureusement, les clients viennent à contre-goutte », déclare dame Géneviève, gérante d’une boutique de vente de tenues pour femmes. Voilà qui exprime bien, l’allure que prennent les enjeux économiques sur le fondement de la St Valentin.
Henock KOUESSI (Stag)



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