Comptes extérieurs du Bénin au titre de 2018 : Le solde de la balance des paiements affiche un excédent de 196. 860,5 milliards FCFA

La rédaction 21 février 2020

La Direction nationale de la Bceao pour le Bénin a organisé mardi dernier la journée de diffusion des comptes extérieurs au titre de l’année 2018. C’était en présence d’une cinquantaine d’invités venus de l’administration publique, des organisations internationales, du secteur privé, des banques, des universités et des centres de recherches des questions économiques et financières. Les travaux ont eu lieu à Novotel de Cotonou sous la présidence du Directeur de Cabinet du Ministre de l’économie et des finances.

La première partie des travaux de cette journée de diffusion des comptes extérieurs du Bénin a été consacrée à l’analyse des résultats de la balance des paiements de l’année 2018 et de la position extérieure globale à fin décembre de cette même année. A l’occasion de la cérémonie d’ouverture, le Directeur national de la Bceao, Alain Komaclo a rappelé le contexte et l’importance de cette rencontre périodique pour les acteurs économiques et des finances. « On retiendra qu’en 2018, les échanges extérieurs du Bénin se sont déroulés en cohérence avec le contexte international, marqué par une décélération de l’activité économique mondiale, et une activité économique nationale dont le taux de croissance est estimé à 6,7 % en 2018 contre 5,7 % en 2017 », a précisé le Directeur national de la Bceao. Selon sa présentation, le solde global de la balance des paiements affiche ainsi un excédent de 196. 860,5 milliards en 2018, après deux ans consécutifs de déficit (164. 447 milliards de francs CFA en 2016 et 118. 287,1 milliards en 2017). La présentation a aussi mis en exergue une accentuation du déficit structurel du compte courant rapporté au produit intérieur brut (4,5 % en 2018 contre 4,2 % en 2017) essentiellement sous l’effet d’une hausse de solde déficitaire de la balance des biens, consécutives à la progression des importations de biens intermédiaires et de biens d’équipements. En valeur absolue, le déficit de la balance courante s’est creusé en s’établissant à 360. 362,6 milliards en 2018 contre 308. 345,9 milliards en 2017. Le déficit du compte courant a été largement compensé par le compte de capital et le compte financier. Le compte financier a enregistré une consolidation des mobilisations de ressources extérieures effectuées par le Gouvernement, à travers des tirages de ressources auprès des partenaires financiers, et de la hausse des engagements extérieurs des autres secteurs de l’économie.

Quid des investissements ?
Les entrées d’investissements directs se sont établies à 102. 370,5 milliards en 2018 contre 98. 128,3 milliards en 2017. C’est donc une progression en liaison avec les perspectives favorables de l’économie béninoise.
Les investissements directs étrangers ont notamment bénéficié aux secteurs des transports et d’entreposages, du commerce de gros et de détail de même que l’industrie manufacturière. En revanche, le flux d’investissement direct étrangers est ressorti négatif dans les secteurs de la construction, de la communication et de l’intermédiation financière, assurance et retraite.
S’agissant de la position extérieure globale, elle dégage un passif financier net de 3140 milliards à fin décembre 2018. Les variations nettes induites par les autres changements d’actifs et de passifs se sont élevées à 5 804, 2 milliards imputables essentiellement aux évolutions du taux de change entre le franc CFA et les principales devises.

Les perspectives selon la Bceao…
Face à ces constats, les perspectives de développement des échanges extérieurs des pays de l’Uemoa et d’amélioration des soldes de la balance des paiements du Bénin pourraient être envisagées sur les plans régional et national.
Au plan régional, la Banque centrale recommande aux pays la mise en œuvre des mesures de promotion de biens et de services de substitution aux importations qui pèsent sur les échanges extérieurs.
Il s’agit de la levée des contraintes qui entravent le dynamisme et la compétitivité du secteur privé de l’Union, notamment par des politiques favorisant la réduction des coûts des facteurs et le soutien aux exportations. Aussi, elle demande l’approfondissement des réformes structurelles, à travers la consolidation des politiques sectorielles communes dans les domaines de transport et du tourisme ainsi que la poursuite de la restructuration des filières agricoles.
Au plan national, la Bceao trouve opportun de poursuivre les efforts de diversification de l’économie, notamment à travers la valorisation des filières agricoles identifiées dans le Programme d’actions du Gouvernement ; la poursuite de l’amélioration du climat des affaires et le recours au partenariat public-privé pour la réalisation des projets et programmes du Pag ; le renforcement de l’offre de l’énergie ; la mobilisation des ressources intérieures et la poursuite du reprofilage de la dette publique pour tenir compte des risques de refinancement lié à la dette intérieure.
Clément O. ATCHADE



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