Confidences du professeur Nicolas Kodjoh, chef service des maladies digestives et du foie au Cnhu : 1.300.000 Béninois infectés d’hépatites, 340.000 malades condamnés à la mort

Adrien TCHOMAKOU 4 mars 2014

Professeur Nicolas Kodjoh, chef service des maladies digestives

Statistiques à l’appui, le professeur Nicolas Kodjoh, chef service des maladies digestives et du foie au Centre national hospitalier et universitaire Hubert Koutoukou Maga de Cotonou, a affirmé que 1.300.000 Béninois sont infectés des hépatites B et C et que 340.000 individus sont condamnés à la mort puisque leur état de santé a atteint un seuil de gravité inquiétant. Ces malades meurent à petit coup du fait de leur non prise en charge par le gouvernement, annonce le professeur Nicolas Kodjoh. Pour lui, le Bénin paie un lourd tribut aux virus B et C des hépatites, appelés Serial killers (tueurs en série), avec plus de 800.000 personnes infectées par le virus B et plus de 500.000 pour le virus C. Selon ses propos, l’heure est grave et il entend monter au créneau le mercredi prochain pour dénoncer le jeu flou du gouvernement, en l’occurrence, celui du ministre de la santé, à ne pas se préoccuper de la lutte contre cette maladie.
Dans un entretien exclusif hier au Cnhu, le porte-parole des malades d’hépatites sans voix, exclus des programmes nationaux de santé, le professeur Nicolas Kodjoh dénonce le ministre de la santé, le professeur Dorothée Kindé Gazard, pour ne pas autoriser le Came à mettre à la disposition des malades des médicaments comme c’est le cas pour la lutte contre la maladie du sida. Plus grave, a-t-il dit, le plan triennal de développement sanitaire n’a pas pris en compte la lutte contre les hépatites. « Le constat aujourd’hui est indiscutable que les Béninois sont exposés à un abandon sanitaire, et à un massacre ministériel qui interpelle l’organisation mondiale de la santé et la conscience du chef de l’Etat. Les hépatites provoquent beaucoup de morts ces derniers jours au Cnhu », a dit le chef service des maladies digestives et du foie pour qui, le gouvernement ignore la troisième cause de morbidité et de mortalité au Bénin. Agé de soixante trois ans, le professeur Nicolas Kodjoh, point focal Bénin de l’initiative panafricaine de lutte contre les hépatites déplore la situation épidémiologique des hépatites.



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