Coopération commerciale entre notre pays et son voisin de l’Est : Le patronat nigérian appelle à la fermeture des frontières avec le Bénin

Angelo DOSSOUMOU 17 mars 2014

Boni Yayi invité à mettre de l’ordre dans certaines filières au Bénin

La nouvelle donne du souci, depuis hier, à plus d’un Béninois. Le géant voisin de l’Est et avec lui ses entrepreneurs se disent grippés et pointent d’un doigt accusateur les contrebandiers béninois qui seraient à la base de leur malheur. En effet, d’après la Fédération des employeurs des secteurs des produits chimiques et non métalliques du Nigeria (Canmpef), citée par nos confrères d’Afrika7, le gouvernement nigérian doit prendre des mesures ‘‘extrêmes’’ contre notre pays, notamment la fermeture de ses frontières. Ceci, pour ce qu’elle qualifie de "contrebande d’État" du Bénin qui aurait des effets dévastateurs sur les entreprises nigérianes. Et d’après les explications recueillies à ce sujet, allusion est essentiellement faite aux importations illégales de biens de consommation de tous genres à partir du Bénin vers le Nigeria.
Conséquence de ces importations pour le patronat nigérian, des secteurs performants tels que l’industrie de la pneumatique, où les deux fabricants locaux Michelin et Dunlop se sont fait crever, ont été contraints à jeter l’éponge. Aussi, est-il souligné la catastrophe qui a frappé l’industrie textile, que diverses subventions de l’Etat n’ont pu réussir à raviver à cause de la contrebande à partir du Bénin. Tenez, pour Devakumar V.G. Edwin, le responsable de la Canmpef et par ailleurs directeur exécutif du groupe Dankoté : "L’industrie du textile était le secteur le plus dynamique au Nigeria, employant le plus grand nombre de personnes après le gouvernement, mais elle a été tuée par ce problème de la contrebande, qui, comme nous venons de nous en rendre compte, est soutenue directement ou indirectement par le gouvernement de la République du Bénin".

Le Bénin en voie d’être enrhumé ?
De plus, soutient le responsable de la Canmpef, la menace de la contrebande de marchandises au Nigeria par le biais du port de Cotonou, selon une enquête diligentée par l’organisation, serait directement encouragée par le gouvernement béninois et a conduit à la fermeture de 53 de ses 145 entreprises membres. Enorme ! Et comme on peut s’y attendre dans ce genre de situation, le patron de la Canmpef qui demande au gouvernement nigérian de passer à l’action en fermant les frontières a également fait état de l’existence d’un sentiment anti-nigérian intense au Bénin, soulignant que pendant que tout le pays parraine la contrebande de marchandises sur le marché nigérian, le gouvernement béninois impose des tarifs extrêmement prohibitifs sur les produits manufacturés au Nigeria. C’est dire qu’il y a un gros malaise en ce qui concerne la coopération commerciale entre les deux pays et comme on a coutume de le dire par ici « un Nigeria grippé, c’est le Bénin qui est bien parti pour être enrhumé ». Alors, les Béninois retiennent leur souffle et redoutent plus que jamais cette menace de fermeture de frontières qui tombe très mal.



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