Crise à l’Uac : Le recours gracieux divise les étudiants

La rédaction 8 septembre 2016

Suspension de la grève illimitée et signature d’un recours gracieux par les uns, maintien de la fronde par les autres. Il n’en fallait pas plus pour qu’on assiste à une divergence entre les organisations d’étudiants de l’Uac.Petits calculs, grandes manœuvres ont déjà commencé entre la Fédération nationale des étudiants du Bénin (Fneb), l’Union nationale des étudiants du Bénin (Uneb) et l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (Unseb). Les actions sont désormais solitaires,en témoigne la suspension le jeudi dernier par la Fneb de la grève illimitée enclenchée par les trois associations.
La fédération estime qu’il faille changer de fusils d’épaules pour convaincre les responsables en charge de l’Université à revenir sur la double pénalité : l’année blanche et la suspension des 21 étudiants. Elle estime qu’il ne s’agit pas d’un bras de fer entre les enseignants et les étudiants et en appelle à la clémence. Même, en ce qui concerne les dégâts issus de la fronde, chacun prend désormais ses responsabilités pour se racheter aux yeux de l’opinion nationale, des autorités et des étudiants. « Nous déplorons certains actes ignobles survenus après que nous ayons entamé les négociations avec les institutions de l’Etat pour une médiation et dont nous ne connaissons pas les commanditaires », a déploré Emmanuel Assimada, Président de la Fneb, parlant de la pollution des amphithéâtres par des excréments humains pour empêcher les compositions.
L’unité d’action n’est donc plus au rendez-vous.D’ailleurs, avant même la suspension de la grève, plusieurs autres points de discordes avaient été notés depuis l’enclenchement des plaidoiries à l’endroit de certaines personnalités. Pour finir, c’est l’option de la demande d’un recours gracieux à l’endroit du conseil pédagogique de la Faculté des Lettres arts et sciences humaines qui divisent. Sur les 21 suspendus, 03 étudiants, dont le Président de l’Unseb et un responsable de l’Uneb manquent à l’appel. Joint au téléphone, le Président de l’Uneb et celui de l’Unseb se réservent de porter ouvertement des jugements sur la situation. Les mots sont prudemment choisis pour éviter de créer des incidents. « Jusque-là, nous avons encore rien décidé. Je crois qu’on aura le temps de faire le bilan. Chaque organisation à ses méthodes de luttes, et chaque président a ses principes. Peut-être que la Fneb se sent fatiguer et décide de changer de stratégies. Jusque à l’heure où je vous parle, nous maintenons à notre niveau la grève », a souligné Lucien Zinsou, Président de l’Uneb.Dans tous les cas, on assiste à une prise de conscience des répercutions de la crise.Et même si dans l’ensemble, la motion de grève est toujours maintenue, la fronde n’aura plus la même pression les semaines à venir. Peut-être qu’ils devraient y penser deux mois plus tôt.

Fulbert ADJIMEHOSSOU



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