Crues au niveau des bassins du Niger et de l’Ouémé : Le septentrion au rouge, vigilance dans la vallée de l’Ouémé

Fulbert ADJIMEHOSSOU 6 septembre 2018

Attention sur les rives, au risque d’être emporté par les eaux. Dans la région septentrionale, le fleuve Niger dicte sa loi, notamment à Malanville et environs où le niveau d’eau relevé hier est de 949 cm. La situation est telle que le pont de la Sota a cédé hier à l’entrée de Malanville. Ainsi, depuis quelques heures, le trafic en direction de Niamey est interrompu sur la route inter Etats n°2, une voie stratégique pour les échanges entre le Bénin et le Niger. Joint au téléphone, Yacoubou Torou, point focal du Système d’alerte précoce à Malanville, explique : « A 10 heures, on avait pris par-là, mais ce n’était pas totalement dégradé. La police régulait la circulation. Vers 13h30, ça s’est complément effondré. Il n’y a pas de déviation pour le moment. Tous les véhicules garent et pour traverser, il faut utiliser la pirogue. Aucun véhicule ne peut traverser. Les passagers qui ont un peu de colis peuvent continuer par pirogue ». Le préfet de l’Alibori, Moussa Mohamadou s’est aussitôt dépêché sur les lieux, accompagné du maire de la commune de Malanville, Inoussa Dandakoe pour rassurer des diligences en cours. Le Ministre des Infrastructures et des Transports, Alassane Seïdou a aussi réagi à travers un communiqué pour inviter tous les usagers de cette route à la patience et les rassurer que « les dispositions urgentes nécessaires sont en cours pour le rétablissement de la circulation ».

Des cultures ravagées, des sans-abri à reloger
La situation du pont de la Sota n’est qu’une partie des dommages causés par les pluies diluviennes et les crues. Dans le rang des producteurs, c’est également la désolation. Certains ont vu leurs champs dévastés et d’autres ont vu leurs habitations détruites. Le pire a été évité grâce aux alertes émises par la Cellule de Prévision et d’Alerte du Sap-Bénin et à l’appel à la vigilance du Ministre de l’intérieur et de la sécurité publique Sacca Lafia. Des dispositions sont en cours pour le relogement des sinistrés. « Nous sommes à pied d’œuvre pour reloger les sinistrés. Il y a beaucoup de sans-abri. Nous sommes en train d’utiliser de façon provisoire les écoles que nous avons identifiées et préparées. C’est une situation que nous connaissons chaque année. Mais celle de 2018 est particulière. Autour du 17 août, nous avons connu une inondation dans une localité qui n’était pas à risque. Nous étions en train de gérer cela quand le 31 août la situation s’est empirée », confie Yacoubou Torou.

La vallée de l’Ouémé au seuil du rouge
Comme on devrait s’y attendre, pendant que le septentrion est sous le stress hydrique, la vallée de l’Ouémé se prépare à faire face au trop plein du bassin de l’Ouémé. En témoigne les indicateurs fournis par la Cellule de Prévision et d’Alerte les 4 et 5 septembre 2018. Le niveau d’eau relevé hier sur le fleuve Ouémé est de 950 cm à Zangnanado, 761 cm à Bonou et 450 cm à Adjohoun.
Ainsi, le seuil d’alerte est rouge et orange respectivement aux voisinages de Zangnanado et de Bonou. Pour les trois prochains jours, il est prévu une montée du niveau d’eau dans le bassin et le niveau d’alerte pourra virer au rouge dans la basse vallée de l’Ouémé aux confins de Bonou. Aussitôt, la mairie d’Adjohoun a-t-elle pris ses responsabilités pour limiter les dégâts. Dans un communiqué radio en date du 5 septembre 2018, il est demandé aux populations des zones inondables de quitter le lit majeur du fleuve. « Les parents doivent empêcher les enfants de s’y aventurer. Toute baignade est aussi déconseillé jusqu’au rétablissement de la situation car nous sommes à la porte de l’alerte rouge », a souligné Léon Bocovè, Maire d’Adjohoun. La vigilance est donc totale au niveau des bassins du Niger et de l’Ouémé.



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