Décision du tribunal de Natitingou : 4 ans et 3 ans 4 mois de prison pour deux trafiquants d’ivoire

La rédaction 25 août 2017

Ils n’ont pas eu pitié des éléphants. Sans remords aucun, ils ont sans doute été à l’origine de l’abattage de sept éléphants dont des éléphanteaux, une espèce intégralement protégée par la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin. Ils ont voulu commercialiser le vendredi 11 août 2017, la veille de la célébration de la journée mondiale de l’éléphant, les quatorze (14) trophées de ces éléphants méchamment abattus. Les âmes de ces animaux sauvages que protège le Bénin réclamant justice, ces trafiquants ont été interceptés avec les 14 pointes pesant 24 kg, par les éléments du commissariat central de Natitingou. Lors de l’audience le jeudi 24 août 2017 au tribunal de Natitingou, la justice n’a nullement été clémente à l’égard des trafiquants. Ils ont été condamnés selon la rigueur de la loi. Le récidiviste Kora Basile a écopé de quarante-huit (48) mois d’emprisonnement ferme et le nommé Doko David doit passer quarante (40) mois ferme derrière les barreaux. Et ce n’est pas tout. Les deux inculpés sont solidairement condamnés à une amende de 400.000F Cfa et au paiement à l’Etat béninois de la somme de trois millions (3.000.000) de francs CFA à titre de dommages-intérêts. Le juge a fixé la contrainte par corps à 5 jours pour les dommages-intérêts et 10 jours pour les amendes.
« L’heure est grave. Des éléphants sont massacrés pour leurs défenses… », s’est indigné Ban Ki-moon, l’ex Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, dans son message dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de l’Environnement le 5 juin 2016. Qu’il vous souvienne que cette journée a eu pour thème « tolérance zéro contre le commerce illégal de la vie sauvage ». Cet appel doit constituer une invite pour tous les acteurs de lutte contre la criminalité faunique. Parlant de "tolérance zéro", le tribunal de Natitingou vient de donner la preuve que l’alerte de Ban Ki-moon n’est pas tombée dans des oreilles de sourd. Cette condamnation, bien qu’elle soit dissuasive, vient ragaillardir les acteurs de la lutte et de la conservation dont le programme Appui à l’Application des Lois sur la Faune et la Flore au Bénin (Aalf-Bénin) qui ne cesse d’apporter son appui technique au gouvernement pour le renforcement de la lutte contre la criminalité faunique.
Il faut préciser que cette décision du tribunal de Natitingou doit faire objet de toutes les attentions pour qu’elle soit effectivement appliquée. Car, tant que ces trafiquants n’ont pas entièrement purgé leur peine, cette bataille n’est pas encore gagnée. Il faudrait que le Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable et les structures sous tutelle ainsi que le Ministère de la justice restent vigilants.



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