Dégel de la crise sociale : Yayi joue sa partition…

Angelo DOSSOUMOU 3 mars 2014

Boni Yayi prouve sa bonne foi d’appaiser la tension sociale

Sa réaction et sa magnanimité à l’endroit de son peuple en vue de la décrispation de la situation sociopolitique marquée depuis des mois par des grèves perlées étaient attendues. Beaucoup de Béninois avaient fini par ne plus y croire. Mais ouf ! C’est fait. Le président Boni Yayi qui certainement a choisi le 28 février, jour anniversaire de la clôture des travaux de la conférence nationale pour marquer un grand coup a fait le geste qu’il faut. Et même s’il y a des aspects sur lesquels les Béninois auraient aimé que leur président se prononce comme le relèvement du préfet réclamé par les syndicalistes, il a eu le mérite de revenir sur les défalcations de 2014. C’est déjà positif. « …répondant au cri de cœur et à l’appel des confessions religieuses, des sages, des têtes couronnées de notre pays, des parents d’élèves et des nombreux citoyens anonymes, j’ai décidé en ma qualité de Président de la République en toute responsabilité et dans un souci d’apaisement, de faire procéder à la restitution des défalcations opérées en 2014… », a-t-il clairement affirmé et c’est d’abord ce qu’il y a de fondamental à retenir. Bref, Yayi en attendant de faire mieux, a pris une bonne décision. Personne ne pourra plus lui reprocher de n’avoir pas joué sa partition. Maintenant, la balle est dans le camp des syndicalistes.

Eviter de passer pour les bourreaux
Mais, de ce côté-là, les signaux n’augurent rien de rassurant. L’heure est loin d’être à l’apaisement. En effet, malgré la décision salutaire de Yayi de rétrocéder les fonds défalqués sur les salaires de janvier et février, les syndicalistes ne décolèrent toujours pas et prétextent des déclarations du ministre Martial Sounton pour ne pas mettre de l’eau dans leur vin. Pourtant, l’assurance donnée par le chef de l’Etat, ne serait-ce que par rapport aux défalcations, est largement suffisante pour reprendre le travail. Sinon, à vouloir trop tirer sur la ficelle, les travailleurs seront simplement taxés de jusqu’au-boutistes. Et quand on sait que depuis des mois, les secteurs vitaux de service aux citoyens sont paralysés, la sympathie dont ils jouissent jusqu’ici en pâtira. A eux donc, de comprendre que c’est plus que jamais l’heure de ramener la balle à terre. Autrement, le peuple avisera.



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