Dysfonctionnement dans la distribution du ciment au Bénion La Direction du commerce intérieur dénonce les importateurs irréguliers

La rédaction 15 avril 2013

Par note de service en date du 13 février 2013, la ministre du Commerce, Marie-Elise Gbèdo, en application de l’arrêté ministériel portant conditions de commercialisation du ciment au Bénin, a fixé les conditions pour le renouvellement des autorisations d’importation du ciment. Entre autres critères exigés pour le renouvellement de l’agrément, on retient l’importation en 2011 ou en 2012 d’au moins dix mille (10.000) tonnes de ciment et de prouver l’existence de l’approvisionnement effectif d’un réseau de distribution sur toute l’étendue du territoire national. Conformément à cette note de service, les sociétés ci-après : Paas Sarl, Noulass Sarl, Mecelec, Universal General Entreprise et Ak’s Technics Benin Sarl ont été agrées par le ministère pour importer et distribuer du ciment, au cours de l’année 2013. Une décision que rejettent les importateurs déchus, parce que ne remplissant par les critères. Mais, le ministre du Commerce, n’entend pas fléchir, car pour elle, force doit rester aux normes édictées dans ce secteur pour le plus grand bien des citoyens béninois, vivant dans le Nord et le centre.

En effet, dans l’optique d’avoir un prix fixe sur toute l’étendue du territoire national, et rendre le produit disponible dans tous les départements, il est exigé dans l’arrêté portant conditions de commercialisation du ciment au Bénin de 2010, que les sociétés importatrices et leur distributeurs desservent régulièrement les localités concernées par leur plan de distribution. De même, il leur est fait obligation de quelques quotas minima de ciment suivants la production locale produit ou importée à commercialiser, dans les départements ci-après : Atacora- Donga : 8 %, Borgou- Alibori : 12 %
Mono- Couffo : 8 %, Zou- Colline : 12 %, soit 40 %. La grande majorité des importateurs et distributeurs de ciment ne desservent pas les départements pré cités, au mieux ils arrêtent la distribution au sud du pays notamment à Lokossa, foulant ainsi au pied les dispositions de l’arrêté qui réglementent la commercialisation de ce produit.

En contournant cet arrêté, et en ne respectant pas la péréquation établie, ils se font une grande marge bénéficiaire car ils n’investissent pas dans d’autres dépenses comme le transport. Ils désorganisent donc la filière et ne garantissent plus le prix unique du ciment sur toute l’étendue du territoire. Ils rendent indisponible ce précieux produit dans huit départements sur douze du pays, et créent la spéculation et la pénurie, tout en empêchant les sociétés productrices de ciment d’écouler leur production. Ainsi, la quantité du ciment devant aller dans ces huit départements se retrouvant encore au sud, et cela entraîne une trop forte disponibilité au-dessus de la demande. Une situation qui dure depuis 2008, où face à la pénurie du ciment plusieurs centaines d’agréments ont été délivrés.

En dépit des multiples rappels à l’ordre rien n’y fit jusqu’en 2010 où l’Autorité en charge du commerce a dû recourir à un arrêté pour réaffirmer la quantité à acheminer dans les départements du Nord et du Centre qui ont également droit à ce produit. C’est pourquoi Marie-Elise Gbèdo, tient au respect strict de cet arrêté portant conditions de commercialisation du ciment au Bénin. Pour le ministre du commerce, force doit rester à la règlementation pour un secteur assaini et pour la disponibilité à un prix unique fixé par l’Etat sur toute l’étendue du territoire national. Les prix ne vont donc pas grimper comme le distillent dans l’opinion les importants irréguliers qui n’ont pas vu leur agrément renouvelé.



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