Eau et assainissement : 87% des Béninois pratiquent la défécation à l’air libre en milieu rural

La rédaction 23 novembre 2017

Une frange des Béninois n’a pas accès à des toilettes améliorées ou modernes. Selon le Ministère de la santé publique, ayant en charge l’assainissement, 87% des populations pratiquent la défécation à l’air libre en milieu rural. Mieux, selon les statistiques de l’institut de sondage Afro baromètres, au Bénin en 2017, 36% des populations en milieu urbain disent ne pas disposer d’une toilette, contre 75% en milieu urbain. On assiste donc à des défécations à l’air libre dans les broussailles, sur les dépotoirs, et dans les cours d’eau pour ce qui concerne les zones humides. Une situation qui a conduit le Cadre de concertation des acteurs non Etatiques du secteur de l’eau et de l’assainissement (Canea) en collaboration avec le Réseau des journalistes du Bénin pour l’eau et l’assainissement (Rjbea), a attiré l’attention des pouvoirs publics sur la problématique le mercredi dernier à l’occasion de la Journée mondiale des toilettes. Plusieurs communications ont été animées autour du thème : « Quelles stratégies pour des toilettes pour tous au Bénin ». L’objectif est de présenter la situation au Bénin, les efforts faits pour améliorer l’accès des populations aux toilettes et les mener à abandonner la pratique de la défécation à l’air libre. Au cours de sa communication, Gabriel Tobada, représentant de la Direction nationale de la santé publique (Dnsp), le tout ne suffit pas d’avoir des latrines mais il faut que celles-ci soient à fosses étanche et que la vidange soit régulière. « La majorité des latrines de Cotonou ne respectent pas les normes ce qui fait que les eaux de puits sont polluées. Il faut aussi se laver les mains à l’eau et au savon. », souligne-t-il. Quant à Adisso Dagbedo Yadjidé, Chef Programme amélioration de l’accès à l’assainissement et des pratiques d’Hygiène en milieu rural, l’organisme entend favoriser les populations des milieux ruraux afin qu’elle bénéficie d’un accès durable et équitable aux services d’assainissements avec une bonnes pratiques d’hygiène.

Gabriel Tobada, chargé du sous-secteur hygiène et assainissement à la Dnsp.
« Les eaux de puits à Cotonou sont polluées à cause des conditions d’entretien des toilettes »
Quelle est la situation de la problématique des toilettes au Bénin ? Environ 87% des béninois en milieu rural pratiquent la défécation à l’air libre. Mais grâce au travail qu’abat le Programme d’amélioration de l’accès à l’assainissement et des pratiques d’hygiène en milieu rural (Paphyr), les populations des milieux ruraux commencent par prendre conscience du drame que consiste la défécation en plein air. Ce programme impacte positivement déjà 1315 localités rurales de notre pays.

Qu’en est-il de la vile de Cotonou ?
A Cotonou, on constate qu’il a des personnes qui continuent de déféquer à l’air libre parce que la ville manque de toilette publique. Les quelques toilettes qui existent connaissent trop d’affluence. Le cas le plus préoccupant est celui de St Michel. Depuis l’avènement de la décentralisation, la construction des ouvrages d’assainissement relève désormais de la compétence des municipalités. J’invite la mairie de Cotonou à travailler pour régler cette situation. En dehors des latrines qui sont construites à Cotonou ne respectent pas les conditions de sécurité nécessaire. Le tout ne suffit pas de construire des latrines, mais il faudrait que celles-ci soient à fosse étanche et que la vidange soit régulière. Tout ceci fait que les eaux des puits de Cotonou sont totalement pollués. Le marché Dantokpa aussi manque d’ouvrage d’assainissement adéquat et j’invite le Directeur général de la Sogema à travailler avec un expert en hygiène et assainissement.

Que faire ?
Il faut renforcer les actions de sensibilisation. La stratégie de l’hygiène et de l’assainissement en milieu rural, expire cette année et des partenaires pour élaborer une autre stratégie pour la période de 2018-2030. En dehors de cela, le Gouvernement vient de mobiliser un partenaire qui est la Banque mondiale pour l’élaboration d’une stratégie nationale d’hygiène et d’assainissement en milieu urbain et périurbain couvrir tout le territoire national. Il faut que les populations comprennent qu’en déféquant ou en urinant à l’air libre, ils laissent les matières fécales à la portée de l’eau ruisselante, lorsqu’il pleut ou quand l’on se trouve dans les zones humides. Quand ils sont séchés, il y a des germes qui résistent à la température et qui peuvent être soulevé par la poussière et aller se déposer sur les aliments. Ou bien ce sont les mouches qui se déposent sur ces excrétas et qui vont plus tard infecter les aliments. C’est ainsi nous nous rendons malades tout en polluant l’environnement.
Propos recueillis par Euloge GOHOUNGO (Stag)



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