Echec massif aux examens de fin d’année : Des vacances sobres pour les candidats malheureux

La rédaction 26 août 2016

Moment de distraction pour les élèves, les vacances semblent avoir perdu cette année leur éclat habituel. Affectés par le taux d’échec massif aux examens, la plupart des vacanciers préfèrent la solitude aux grandes réjouissances, et même les études aux jeux et aux loisirs.

A l’ombre d’un arbre, concentrée sur un cours de Sciences de la vie et de la terre, Monel semble indifférent à tout ce qui se passe autour de lui. C’est comme si c’est déjà la rentrée, et ce candidat malheureux ne manque plus d’occasion pour montrer à ses parents qu’il pourra exceller l’année prochaine. Plein de remords, il explique son attitude : « Je me sens mal dans ma peau. A quoi bon se réjouir quand, dans la rue, les gens vous regardent comme un paresseux. Même à la maison, je suis la risée de tout le monde car, ma cousine est admise et moi non. C’est pourquoi je me suis résolu à leur prouver le contraire ». Ainsi, cet adolescent très fêtard est devenu quasiment répulsif. L’habitué des salles de jeux en année scolaire et le super vacancier des années antérieures dans son quartier a pris de nouvelles habitudes. « Je ne sors plus, j’ai mis de côté mon téléphone portable pour un temps. C’est juste que j’ai pris conscience (rires). »
Comme Monel, de nombreux élèves candidats malheureux ou passant en classe d’examen se sont presque métamorphosés. Estelle, 17 ans, candidate malheureuse au Baccalauréat, a un programme spécial les après-midi après les cours de vacances. « Je relis mes cours, je fais un peu de lecture et j’aide maman à la boutique. Quand on n’est pas admise, on n’a pas le cœur gai pour passer des vacances heureuses. Il ne reste qu’un an. Après le baccalauréat, je pourrai en mériter », a-t-elle déclaré.

Des vacances pas comme les autres
Mais pour certains parents l’échec ne doit pas être perçu comme la fin du monde rien n’arrive au hasard. « Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre, on ne sait jamais où se trouve notre bonheur. C’est pourquoi je laisse ma fille se distraire. Simplement qu’elle n’est pas habituée à sortir, c’est pourquoi elle est souvent à la maison », a déclaré Hermine, mère d’une candidate malheureuse. Selon les propos de madame Eve Falana, Directrice de l’école primaire Urbaine Centre de Cotonou, le fait d’avoir échoué à l’examen ne veut pas dire qu’on a tout perdu dans la vie. « C’est en forgeant qu’on devient forgeron c’est en dessinant qu’on devient artiste. Il faut donc se dire que le meilleur reste à venir et que l’arbitre n’a pas encore sifflé la fin du match. Ils doivent reprendre leurs cahiers de plus belle pour se préparer à la nouvelle rentrée à cause de leur niveau », a-t-elle martelé. Bien que l’année écoulée n’a pas été la meilleure, il faut jouir un tant soit peu des vacances, se relaxer, oublier le stress vécu durant l’année. C’est d’ailleurs pour cela, que Frédéric, bien qu’ayant échoué la 4e fois, prend un bout de plaisir dans une salle de Jeux. « Bien que j’ai doublé, on m’a dit de faire les cours de vacances. Alors, je profite de l’après-midi pour me distraire et du week-end pour soit aller à la plage ou visiter quelques amis. Quand la rentrée va reprendre, il n’y aura plus de loisirs. Autant en profiter maintenant », affirme Frédéric tout en en actionnant les manettes pour gagner le jeu.
Helyette de SOUZA (Stag)



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