Effondrement du pont de Malanville : Un coup dur pour l’économie nationale

Angelo DOSSOUMOU 7 septembre 2018

Après la descente de trois ministres du gouvernement à Malanville, on en sait un peu plus sur l’effondrement du pont reliant le Bénin et le Niger. Avant une reprise normale du trafic entre les deux pays, il faut officiellement au moins 45 jours. Et donc, plus d’un mois sans possibilité de passage direct des gros porteurs. Une situation qui va forcément avoir des implications, surtout au plan économique. En effet, avec les voies de contournement identifiées par les autorités, il faut s’attendre à des répercussions sur le coût des transports. Il va sans dire que le Port de Cotonou, poumon de l’économie nationale, en prendra un coup.
Car, confrontés aux déviations, il pourrait avoir des importateurs qui, à cause des tracasseries, peuvent préférer au port de Cotonou, ceux des pays voisins. Pendant au moins 45 jours, c’est sans doute des dizaines de bateaux qui, momentanément, pourraient manquer à l’appel de notre port. Même si ce n’est pas un souhait, il faut déjà compter avec cette éventualité. En plus, rien ne dit que le défi de sauver les meubles en 45 jours sera relevé. Car, avant l’effectivité des travaux, il y a des études à faire et un rapport à présenter en conseil des ministres. Même en cas d’urgence, il y a un circuit à suivre et une précipitation préjudiciable à éviter.

Surenchère et surcoût
En somme, même si le Bénin arrive à sauver les meubles dans le délai imparti, l’effondrement du pont aura déjà laissé des traces. En dehors des transports lourds qui apportent beaucoup à l’économie nationale, celui local notamment à Malanville et dans les environs s’en ressentira fortement. L’oignon par exemple qui vient du Niger ou d’autres produits de première nécessité qui sont vendus de l’autre côté de la rive, ne s’écouleront plus au même prix. La surenchère s’observera aussi au niveau des voyages pour rallier l’un ou l’autre pays, selon la provenance.
A moins de vouloir tenir la langue de bois, sans le pont de Malanville, le Bénin enregistrera des pertes énormes sur le plan socioéconomique. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’aussitôt l’information tombée, les ministres se sont dépêchés sur les lieux pour trouver les alternatives possibles. Aux dernières nouvelles, le Bénin pencherait pour un pont métallique. Là aussi, qu’on le veuille ou non, les caisses de l’Etat saigneront. Attendons de voir le coût des travaux qui n’étaient pas prévus et qui doivent s’exécuter avec célérité.
Au total, un pont, comme celui de Malanville, qui s’effondre, c’est plus d’argent à sortir des poches par les populations et des dépenses de plus à effectuer par l’Etat. Et pendant au moins 45 jours, si tout va bien, de part et d’autre de la frontière bénino-nigérienne, il faut davantage serrer les ceintures. Et ça, ce n’est pas une bonne nouvelle.



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