Election d'un Directeur à la tête de l'Ecole doctorale de la Fadesp : Victor Topanou dénonce l'autorité rectorale

Arnaud DOUMANHOUN 7 mai 2013

Entre le Recteur Sinsin et le prof Topanou, le fossé est désormais énorme

Dans une correspondance adressée au Professeur Brice Sinsin, recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Victor Topanou, Maître de Conférences de Sciences Politiques dénonce la complicité de l’autorité rectorale dans l’illégalité des élections à la Faculté des droits et science politique. Pour le professeur Topanou, l’élection de Noël Gbaguidi au poste de Directeur de l’école doctorale est une violation de l’Arrêté ministériel 2012- N°714/MESRS/CAB/DC/SGM/DRFM/DGES/R-UAC/R-UP/SA du 31 décembre 2012 portant création, attributions, organisation et fonctionnement des écoles et formations doctorales dans les universités nationales du Bénin qui dispose en son article 8 que : « le Directeur de l’école doctorale est élu parmi les coordonnateurs des formations doctorales, membres de l’école doctorale pour un mandat de trois ans renouvelable. Le postulant doit être Professeur titulaire en activité et à au moins trois ans de la retraite… ». Une disposition qui vient d’après le professeur Topanou d’être foulée au pied par le Recteur Brice Sinsin avec l’élection de Noël Gbaguidi, un Maître de conférences au poste de Directeur de l’école doctorale, en lieu et place d’un professeur titulaire. `’Monsieur le Recteur, non seulement, vous vous êtes arrogé le droit d’annuler des élections organisées sous la houlette du Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique mais en plus, vous couvrez cette élection illégale, à tous points de vue’’, telle est la quintessence de la correspondance du professeur Topanou à l’endroit du Recteur de l’université d’Abomey-Calavi.

Lire ci-dessous l’intégralité de la lettre ouverte qu’il a adressée au Recteur Brice Sinsin

Lettre ouverte à Brice SINSIN, Recteur de l’UAC (suite et fin)

ce que vous avez fait n’est pas sérieux

Par Prudent Victor TOPANOU, Maître de Conférences de Sciences Politiques
Monsieur le Recteur,

Dans votre correspondance référencée 655-2013/UAC/SG/SRH en date du 23 avril 2013, vous intimiez l’ordre à monsieur le Doyen de la Faculté de Droit et de Sciences Politiques « d’organiser une nouvelle élection pour le vendredi 03 mai 2013 à 9 heures et de proclamer les résultats le même jour ». Ce fut fait et celui que vous vouliez absolument et à tous les prix voir à la tête de l’école doctorale de la FADESP, à savoir monsieur GBAGUIDI Noël, a été élu ; désormais, la boucle est bouclée.

Monsieur le Recteur, non seulement, vous vous êtes arrogé le droit d’annuler des élections organisées sous la houlette du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique mais en plus maintenant, vous couvrez cette élection illégale, à tous points de vue.

Monsieur le Recteur, l’Arrêté ministériel 2012-N°714/MESRS/CAB/DC/SGM/DRFM/DGES/R-UAC/R-UP/SA du 31 décembre 2012 portant création, attributions, organisation et fonctionnement des écoles et formations doctorales dans les universités nationales du Bénin dispose en son article 8 que « le Directeur de l’école doctorale est élu parmi les coordonnateurs des formations doctorales, membres de l’école doctorale pour un mandat de trois ans renouvelable. Le postulant doit être Professeur titulaire en activité et à au moins trois ans de la retraite… ». Le Ministre n’a prévu des clauses dérogatoires que pour le poste de Directeur adjoint et à titre uniquement transitoire. En effet, l’article 30 dudit Arrêté dispose « nonobstant les dispositions du présent arrêté, pendant une période au terme de laquelle il sera mis fin par arrêté du Ministre en charge de l’enseignement supérieur, le Directeur adjoint d’une école doctorale peut être à titre dérogatoire un Maître de conférences ».

Et vous saviez, monsieur le Recteur que vous ne pouvez prendre des dispositions contraires à celles du Ministre : c’est pourquoi vous avez-vous-même, par deux correspondances différentes, rappelé toutes ces dispositions, notamment par la correspondance N°401-2013/UAC/SG/VR-AARU/SP-CS/SA en date du 19 février 2013.

Et pourtant, Monsieur le Recteur, vous avez couvert l’élection au poste de Directeur de l’école doctorale de la FADESP d’un Maître de Conférences en la personne de monsieur Noël GBAGUIDI, contre l’Arrêté du Ministre et contre vos propres correspondances. Le saviez-vous ou suis-je encore obligé de vous le rappeler ? Monsieur GBAGUIDI Noël est Maître de conférences, fut-il agrégé ; il n’est pas Agrégé des Universités, comme il l’écrit bien souvent ; ce titre n’existe pas au CAMES. Il n’est pas non plus Professeur titulaire, c’est le grade au-dessus. Il est bel et bien Maître de conférences, ce grade prévu par le Cames et auquel on accède dans certaines disciplines, notamment en droit, en sciences politiques, en économie et en gestion par deux voies, l’une longue et l’autre courte qui est celle du concours d’agrégation et à ce moment là, on acquiert le grade de Maître de conférences-agrégé. Il ne peut donc, en l’état actuel des textes, occuper ce poste. Ou vous demandez à notre Ministre de tutelle de prendre un acte dérogatoire, car même vous, vous n’êtes pas habilité à prendre un acte qui déroge à un Arrêté ministériel, ou vous attendez qu’il devienne Professeur titulaire si votre seul désir est de le voir à ce poste.

Monsieur le Recteur, sur un autre registre, je ne comprends pas que le collège des professeurs de rang magistral de la FADESP ait voté, comme un seul homme, pour monsieur GBAGUIDI Noël au poste de Directeur de l’école doctorale de la FADESP en sachant qu’il est Maître de conférences agrégé alors que les textes en disposent autrement. Il faut croire que vous les terrorisez ! Ce faisant, ils ont fait preuve de complicité coupable que l’histoire retiendra contre eux. Et dire que tout ceci se passe à l’Université et qui plus est, dans la plus vieille Faculté de droit du Bénin.

Je voudrais finir cette lettre ouverte, en attendant les suites judiciaires si besoin en était, par espérer que vous ne transmettrez pas ces résultats à notre Ministre de tutelle pour nomination. Sinon, il ne me restera qu’à m’exclamer : « ce n’est pas sérieux ; honte à vous ».



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