En vérité : Noël chez les footballeurs !

Angelo DOSSOUMOU 14 décembre 2017

Ouf ! Après des mois d’attente, il est descendu du ciel. Décembre, c’est son mois. Petit papa Noël ne l’a pas oublié. Chez les footballeurs, il est venu les bras chargés de subventions. Au total, il a distribué 319 millions. De façon détaillée, huit millions sont allés à chacun des 19 clubs de première division. Cinq millions fois 20 aux clubs de deuxième division. Et, les 19 clubs de troisième division sont, quant à eux, bénéficiaires de trois millions chacun. Enfin, la Fédération béninoise de football (Fbf) a reçu 10 millions pour son fonctionnement. Ce n’est peut-être pas grand-chose, et la subvention arrive très en retard mais, mieux vaut tard que jamais.
C’est important à souligner. Papa Noël a pensé au foot ! Les présidents de clubs peuvent souffler un coup. Les footballeurs bénir le ciel pour ces cadeaux en billets qui tomberont dans leurs escarcelles. Cependant, au Bénin où le sport roi engloutit, chaque année, des milliards sans rien apporter en retour, il est temps que cesse la pagaille.
Sérieusement, un pays de football, c’est avant tout un bon championnat. La preuve, quand en son temps, il a été bien pensé, bien financé, les résultats ont automatiquement suivi. Et donc, le foot, ce n’est pas des incantations. C’est la bonne organisation, et tout simplement, les moyens.
Malheureusement, depuis une éternité, les responsables au-devant du football ont bafoué ces principes. Alors, Papa Noël y aura beau injecter des millions et des milliards pour que les équipes nationales en tirent profit, mais tant que le ‘‘Système Fbf’’ restera sans vision, il ne faut pas s’attendre à un miracle. Sans une organisation méthodique, la fin de l’improvisation et le clientélisme, rangeons nos crampons et passons à autre chose.
En principe, si la fédération s’était montrée à la hauteur, et a gagné en crédibilité, les sponsors auraient été au rendez-vous et aujourd’hui, l’Etat ne devrait s’investir juste que pour les équipes nationales. En Côte d’Ivoire, au Mali, au Sénégal, au Nigeria, au Ghana, ce n’est pas un hasard, si autour du football, les mécènes se bousculent.
D’ailleurs, ces dix millions pour le fonctionnement de la Fbf, c’est une aberration. Dilapider de l’argent pour une association 1901, protégée et financée par la Caf et la Fifa, pour moi, ça sort de l’entendement. L’Etat, Papa Noël fût-il, n’a qu’à aider les clubs, investir dans les infrastructures et la formation que de jeter de l’argent par la fenêtre.
Sinon, tant qu’à la Fbf, les vautours auront droit de cité, et que des hommes passionnés et désintéressés n’auront pas pris le pouvoir, c’est franchement inutile. Amoureux du cuir rond, corrigez-moi si j’ai tort. N’est-ce pas une erreur que de mettre de l’argent dans ce désordre ?
L’autre chose, c’est l’opportunité de la loi sur le sport. Pour l’essor du foot, c’est aussi un précieux cadeau. En attendant, sur nos différentes pelouses, le ballon roule cahin-caha et le public reste sur sa faim. Demain, la ferveur. Mais, à condition qu’aujourd’hui, la vision, la mobilisation et surtout la passion !



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