Epidémie du choléra au benin : Les populations face au mal

La rédaction 8 septembre 2016

Les populations de certaines localités du Bénin telles que Savalou, Dassa-Zoumê, So-Ava, Zê et Cotonou sont confrontées à l’épidémie du choléra. Face au mal, des mesures sont prises pour éviter des dégâts
Déjà un mois que les communes de Savalou, Dassa-Zoumê, So-Ava, Zê et Cotonou sont sous l’emprise du choléra. Environ 280 cas ont été enregistrés avec des décès dans certaines communes. Pour Freddy Kakanakou, médecin métaboliste à la clinique la lumière et vie d’Agla, la contamination du choléra se fait sur plusieurs étapes. D’abord, une période d’incubation qui dure quelques heures voire des jours (5 à 6 jours) et le mal se manifeste de façon souvent brutale. On contracte le mal en prenant de l’eau malpropre ou en mangeant un repas infecté par le microbe. Ensuite, les manifestations du choléra sont fonction de la quantité de germes présents dans l’organisme ou de la défense immunitaire de l’individu. Enfin, dans le cas de la manifestation la plus sévère, le sujet qui jusque-là ne sentait rien va commencer par vomir, faire des diarrhées fréquentes et quasi incontrôlées. « En effet, le choléra est une maladie infectieuse due à un microbe appelée Vibrio Cholerae, qui sécrète des toxines dans le tube digestif, et sa virulence entraine les syndromes plus ou moins sévères », a-t-il expliqué.
En revanche, certaines personnes vivent constamment avec le germe sans présenter vraiment de symptômes. « En dehors du vomissement et de la diarrhée, apparaissent d’autres signes. Mais il est important de s’arrêter pour décrire un peu les caractéristiques de ces diarrhées. Des diarrhées très intenses et incontrôlables qui sont des selles à caractères spécifiques. Au-delà du vomissement et des diarrhées, il y a des crampes abdominales, de la fatigue très intense, des signes de déshydratation, les yeux enfoncés, des douleurs un peu partout, une miction réduite ou avancée, un pouls filant et parfois de l’hypothermie associée. », explique Freddy Kakanakou. Les conséquences du choléra sont variables en fonction de la sévérité du mal. Lorsque l’infection est très faible, les diarrhées ne sont pas aussi marquées comme décrites plus haut. Il peut même y avoir des cas asymptomatiques. « Par ailleurs, le choléra n’est pas un mal avec lequel il faut trainer, car étant très contagieux, il faut immédiatement se rendre dans un centre de santé qualifié pour recevoir des soins appropriés lorsque les symptômes sont remarqués. Il faut retenir que même si les soins sont adéquats dans le cas de la forme majeure, la mortalité est de 2 à 5%, mais lorsque les soins sont retardés et inadéquats, elle est de 50 à 75% », poursuit le médecin.
Pour éviter le choléra, il faut au quotidien respecter les règles d’hygiène. Il faut toujours se laver les mains à l’eau et au savon avant et après chaque repas et surtout après les selles, consommer de l’eau potable, bien laver les fruits et légumes avant de les manger, prendre les aliments chauds et surtout recourir aux latrines pour les besoins, utiliser les gels alcoolisés désinfectants. Aussi, faut-il se faire vacciner pour une immunisation contre le microbe.

Les mesures à prendre
Dans l’optique de limiter les dégâts, des dispositions ont été prises par le gouvernement. A cet effet, le Directeur de cabinet du ministre de la santé, Lucien Toko a organisé un point de presse le lundi 29 août dernier au cours duquel il rassure les populations sur les dispositions prises. « L’Etat assure une prise en charge complète et gratuite de tous les cas enregistrés, approvisionne les centres de santé en solutés, médicaments et consommables médicaux pour un traitement efficace des différents cas, mobilise les services compétents du ministère pour aider à désinfecter les maisons, des missions de sensibilisation sont aussi déployées sur le terrain ».a-t-il déclaré.
Le préfet du Littoral et le ministre de la santé ont effectué une descente dans certains hôpitaux de la ville de Cotonou. Au cours de cette, sortie les autorités ont rappelé les dispositions qui ont été prises pour une bonne prise en charge des patients. Malgré cela, on enregistre de nouveaux cas. A cet effet, les autorités exhortent les populations vivant dans les zones à risques à se déplacer et surtout à respecter les règles d’hygiène pour éviter le mal.
Elvire Gloria AVOUGNASSOU (Stag)



Dans la même rubrique