Examens de fin d’année : Le stress monte chez les candidats

La rédaction 26 mai 2017

Période sensible pour les élèves en classes d’examen. Ils vivent en ces temps-ci une situation de stress qui tire son origine de la peur des épreuves qu’ils vont devoir affronter dans quelques semaines. Un stress que les parents sont appelés à gérer avec eux.

Le 12 juin pour les candidats au Bepc, le 19 juin pour ceux qui composent pour le Bac sans oublier les jeunes écoliers qui plancheront le 26 juin pour le Certificat d’études primaires (Cep). Voilà le calendrier officiel des examens scolaires pour l’année 2017. Dans les écoles privées comme publiques du Bénin, ces dates sont connues par cœur, et leur évocation n’est pas sans susciter une certaine angoisse chez les concernés. Flora, candidate au Bac D témoigne : « Les profs mettent la pression sur nous pour finir les programmes, à côté de ça, il y a aussi les Travaux dirigés à suivre. En plus, pour ceux qui ont des répétiteurs comme moi, il faut consacrer du temps aux exercices ». Cette élève du Ceg Gbégamey exprime une situation qui est commune à beaucoup d’apprenants en classe d’examen. Pour Gabriel, élève dans un complexe scolaire privé, c’est une période éprouvante. « J’ai du mal à m’en sortir. Notre établissement organise des séances de révision presque tous les jours ; chaque séance dure entre 3 et 4 heures. Le peu de temps que j’ai, je l’utilise pour faire les exercices qui sont dans mes livres. En plus de ça, je dois faire mes travaux domestiques », se plaint-il. Cette pression des derniers moments génère du stress. Léopold, un candidat au Bepc avoue dormir un peu moins ces temps-ci. Il confie : « C’est la première fois que je vais à l’examen. Les gens racontent beaucoup de choses qui me font peur. Surtout l’échec, ça me fait très peur ». « Il est vrai, beaucoup de candidats qui participent à l’examen pour la première fois nourrissent une angoisse qui est un peu démesurée », reconnait Kader, professeur des Svt dans un collège. Le fait de n’avoir jamais fait l’expérience peut donc induire le stress chez les apprenants. Mais en dehors de cela et de la pression des révisions, une autre raison justifie leur état.

Ces matières, bête noire !
Il y en a une que beaucoup redoutent, les mathématiques. Albertine ne le cache pas : « Je n’ai jamais eu plus que 5/20 pour les devoirs de mathématiques en classe ; et je ne pense pas faire mieux à l’examen ». Sa camarade Eudoxie ajoute : « Malgré la volonté, ça ne marche pas. Nous avons un groupe d’études. Nous suivons aussi les Td d’autres collèges, mais on ne s’en sort pas. Moi par exemple, je consacre beaucoup de temps à cette matière parce que c’est coefficient 4. Pourtant, j’ai peu d’espoir d’obtenir la moyenne ». Eudoxie et Albertine, toutes deux élèves en Terminale D ne sont pas des cas isolés. « Dans les trois matières (Svt, Maths et Sciences physiques) à fort coefficient chez nous, c’est seulement en Svt que je m’en sors un peu », affirme Elvis rencontré au Ceg Zogbo. Malheureusement, les candidats, accordent un intérêt ‘’exagéré’’ à ces disciplines dites scientifiques, quitte à y consacrer le clair de leur temps d’études. Sur ce point, l’expérience de Chédrack peut être édifiante « Moi j’ai eu un Bac C, mais en maths, je n’ai obtenu que 4/20 à l’examen. Sans le Français, l’Histoire-géographie où j’ai eu de très bonnes notes, j’aurais été recalé ». Après son Bac, Chédrack n’est pas allé par quatre chemins pour choisir sa filière au Campus. Il s’est inscrit en Lettres modernes et aujourd’hui, il enseigne le Français. Ces cas sont rares, bien entendu, mais l’exemple est édifiant à plus d’un titre sur la nécessité pour les candidats de rechercher l’équilibre dans toutes les matières :

Les parents appelés à la rescousse
Dans les pays développés, les candidats ont la chance d’être suivis par des psychologues qui anticipent sur leurs besoins et les aident à combler les éventuelles défaillances. Sous nos cieux, ceux qui bénéficient de tels services ne sont pas nombreux. Toutefois, certains parents savent s’y faire « Je l’ai dispensée des travaux domestiques. Je contrôle aussi son accès au téléphone portable », déclare Eugénie, mère d’une candidate au Bac. Du côté de dame Françoise, également parente de candidat, la méthode est un peu différente, « J’ai augmenté son petit déjeuner pour qu’il s’alimente mieux et je l’aide aussi pour les frais de Td ». Les parents d’élèves ont donc leurs astuces pour aider les apprenants à gérer au mieux le stress des périodes d’examen. Leur appui affectif contribue pour beaucoup à rassurer les candidats qui font l’expérience de l’examen pour la première fois ou encore ceux dont l’âge immature peut amener à faire de faux pas.
Rodrigue ADJAKIDJE (Stag)

Conseils pratiques d’une spécialiste pour réussir son examen
Professeure certifiée de philosophie et passionnée des questions ayant trait à la psychologie des apprenants, Crépine Gandaho Amoussou a accepté de partager avec les candidats aux divers examens son expérience sur la gestion du stress.

Ce qui génère le stress
Le stress naît souvent de la peur de l’inconnu, du sentiment que l’on ne maîtrise pas ce qui nous attend, du manque de la confiance en soi. Disons que pour les candidats au Bepc et au Bac, cette peur ne doit plus exister parce qu’ils auraient déjà fait au moins une fois l’expérience des Examens. Mais cette peur peut être autrement comprise ; il peut s’agir de la peur positive. C’est-à-dire la crainte de ne rien laisser échapper, ce qui garantit la réussite.

Comment le gérer
La gestion du stress passe par la prise en charge de vos émotions. En effet, si vous ne pouvez pas prédire votre résultat final, vous restez en revanche maître de tout le temps de préparation. Il est donc important de connaître le calendrier de l’examen ainsi que le détail des épreuves. Cela vous permettra d’établir un planning pour les révisions, afin de consacrer le temps nécessaire à chaque épreuve. Vous pouvez aussi réaliser un programme détaillé pour chaque semaine, notamment pour varier les matières, intégrer les temps de pause, tout en gardant une certaine souplesse afin de passer plus de temps, si besoin, sur celles où vous avez le plus de mal. Cela vous évitera de faire des impasses ou de toujours remettre au lendemain. Surtout, cela vous donnera le sentiment que vous avez mis toutes les chances de votre côté pour réussir, en abordant les épreuves avec assurance.

Comment réviser pour un examen
La révision pour les examens passe par certaines techniques :
Les intervalles idéaux pour réviser en fonction du temps restant avant l’évaluation
Si l’évaluation est dans une semaine, il vaut mieux prévoir des séances de travail espacées de un ou de deux jours pour chaque matière de manière à ne pas étudier la même discipline sur deux jours successifs.
Par exemple, pour l’évaluation d’une matière prévue pour lundi, il faut étudier la matière au cours de la semaine précédente de la manière suivante : mardi, Jeudi, Samedi ou lundi, Jeudi, Dimanche par exemple serait la meilleure solution.
Savoir quoi apprendre et quand
Le corps humain apprend mieux à des moments précis (généralement le matin pour la plupart des gens). Assurez-vous de réserver les matinées pour réviser vos matières littéraires qui sont les leçons et réserver les autres moments pour des activités moins cérébrales telles que les devoirs des matières scientifiques ou les heures de distraction.

Soyez conscients de votre horloge biologique
Evitez d’étudier quand vous êtes fatigués. Vous deviez vous organiser en prévoyant des temps de repos. Ceci étant, les neuroscientifiques insistent sur le rôle joué par le sommeil dans la phase de répétition et de consolidation. Ils affirment qu’après une période d’apprentissage, une période de sommeil même courte, améliore la mémoire. Le cerveau traite et structure l’information au cours du sommeil. L’amélioration du sommeil peut être une solution très efficace pour remédier aux problèmes de fatigue intellectuelle qui conduisent aux découragements et à des crises psychologiques.

Le rôle des parents dans la réussite scolaire des enfants
Les parents ont un rôle non moins négligeable dans la réussite scolaire de leurs enfants. En effet, s’il est vrai que l’école est le lieu où l’enfant passe le plus de son temps, il est aussi vrai que le travail scolaire se poursuit dans le cercle familial. Il revient donc aux parents de jouer pleinement leur rôle en ne déléguant pas leurs charges aux domestiques, aux répétiteurs ou à toute personne de leur choix sans le moindre suivi. Il s’agit ici de la disponibilité des parents. Ainsi, se doivent-ils de :
  accompagner leurs enfants dans la compréhension des cours ou à défaut, leur trouver des encadreurs pour les aider. Ce qui ne doit pas les dispenser d’assister les enfants qui se sentent valorisés lorsque nous leur consacrons du temps ;
  aider les apprenants à élaborer une planification pour le reste du temps et les amener à l’observer ;
  réveiller tôt les enfants pour assimiler les leçons ;
  s’assurer que l’apprenant a le plan du cours à l’esprit (résumer tout au moins les titres du cours), ce qui veut dire que les parents doivent être les premiers évaluateurs de leurs enfants ;
 trouver des occasions pour apprécier le moindre effort qu’ils fournissent sans jamais être complaisant, car les enfants ne sont pas dupes.
 leur témoigner de l’amour et de l’affection pour les mettre en confiance, qu’ils soient conscients que vous avez de l’estime pour eux et que tout le monde compte sur eux.
Ce faisant, ils trouveront certainement l’énergie nécessaire pour vous prouver qu’ils sont aussi capables. Cette capacité se traduira à coup sûr par la réussite aux Examens. Et quelle que soit notre religion, nous devons aussi beaucoup prier.
Crépine Gandaho-Amoussou, auteur du livre : « Méthodes efficaces de travail pour tout apprenant »



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