Grève de 48 heures à Cotonou et environs : Ministères, directions générales et établissements scolaires dans l’incertitude

Patrice SOKEGBE 8 janvier 2014

La grèvicales déclenchée par les centrales et confédérations syndicales a été partiellement suivie

Le mot d’ordre de grève de 48 heures lancé par les centrales et confédérations syndicales a été partiellement suivi. Hier au ministère de l’économie et des finances, les portes étaient fermées et les bureaux vides. Les usagers qui venaient pour des formalités d’usage se sont simplement retournés, parce que n’ayant pas vu les agents à leur poste. Pour le Secrétaire général du Syntracef, Bouraïma Malehossou, les travailleurs ont suivi à la lettre le mot d’ordre de grève de 48 heures que le Syndicat a lancé.
A la Direction générale du trésor public et de la comptabilité, c’est le même scénario. Quelques agents dans la cour en train de discuter. « Nous avons une culture syndicale au ministère des finances, en particulier au trésor public. Les travailleurs ne peuvent pas se permettre le luxe de suivre des préposés du gouvernement qui émargent à des guichets obscurs pour accomplir de basses tâches. Ce n’est pas possible », a dit Richard Azandossessi, Secrétaire général du Snatb.
Par endroits, on note des poches de résistance. A la Direction générale du matériel et de la logistique, les militants du Synatracef sont à leur poste. Selon son Secrétaire général, Armand Lawin, les revendications évoquées par les centrales et confédérations syndicales ne les concernent pas. « Au ministère de l’économie et des finances, je ne vois pas ce que nous défendons, parce que nous n’avons pas de problème à l’interne. Pour le moment, nous sommes au service. Tout le monde ne peut pas venir, parce que tout le monde ne milite pas dans le Synatracef », a-t-il dit. Ce boycott de la grève a été également observé au ministère du travail et de la fonction publique et à celui de l’enseignement secondaire, puisque la menace de défalcation sur salaires est toujours d’actualité. « Là où les mouvements de grève sont observés, les gens doivent tenir la liste des agents grévistes et les faire parvenir au secrétariat général du gouvernement. C’est dans le cadre des mesures à prendre pour les défalcations sur salaires pour fait de grève », a dit le Directeur de cabinet du Mtfp, Karim Gbani.
A l’Université d’Abomey-Calavi, c’est le calme plat. Tous les amphis sont fermés à cadenas. Les étudiants, qui étaient venus pour les cours, ont dû rebrousser chemin. En ces lieux, la menace de défalcation est, selon les enseignants du Supérieur, de l’eau jetée sur le dos du canard.

COMMUNIQUE DU GOUVERNEMENT DU BENIN
Le Gouvernement de la République du Bénin rappelle à l’attention des travailleurs des secteurs public et privé que conformément à la gouvernance syndicale universelle, le salaire est la juste rémunération du travail accompli.
En conséquence, tout travailleur qui, de son propre chef, ou du fait de la grève, s’abstiendrait d’honorer ses engagements professionnels, doit s’attendre au non paiement de ses émoluments par l’employeur.
Le Gouvernement tient à informer tous les fonctionnaires que dans tous les cas, l’Etat procèdera à la défalcation systématique du nombre de jours non travaillés de leur salaire pour compter de ce mois de janvier 2014, et ce, de façon continue jusqu’à nouvel ordre.
Les intéressés devront s’adresser aux syndicats initiateurs des mouvements de débrayage pour se faire rembourser le nombre de jours ainsi défalqués.

Fait à Cotonou, le 07 janvier 2014

Le Secrétaire Général du Gouvernement

Eugène DOSSOUMOU

Ampliations : PR : à titre de compte rendu.
MECESRS : pour info.
MEF : pour exploitation



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