Grève des travailleurs à Porto-Novo : Quatre syndicalistes arrêtés puis relâchés au Commissariat central

Karim O. ANONRIN 23 janvier 2014

Martial Sounton, ministre du travail et de la fonction publique

Joseph Ayimassè, Armand Zannou, Claude Laly et Lambert Dossou ont essuyé une sueur froide hier pour avoir passé plusieurs heures de garde à vue au Commissariat central de Porto-Novo. Ces syndicalistes ont été arrêtés dans la matinée d’hier au Complexe scolaire de Ouando à Porto-Novo alors qu’ils étaient en train de sensibiliser leurs collègues enseignants ; afin que ceux-ci les rejoignent dans le mouvement de grève déclenché par les travailleurs depuis quelques jours. L’un des syndicalistes arrêtés, Joseph Ayimassè, a d’ailleurs confirmé les faits. « …Nous avons défini une mission à l’Assemblée générale d’hier. Nous avons dit qu’il faut aller dans les établissements scolaires secondaires, les services où il y a un peu de résistance pour convaincre les camarades à adhérer rapidement au mouvement. Nous nous sommes rendus au Complexe scolaire de Ouando. On allait démarrer lorsque 3 agents de police nous ont barré la route pour dire d’attendre. Quelques instants après, leur chef a donné l’ordre de nous embarquer. Nous avons demandé pourquoi ils voulaient nous embarquer. Le Chef a répondu ‘’Pas d’échange avec moi’’. C’est ainsi que j’ai prié mes collègues à s’exécuter et ils nous ont conduits au commissariat. Mais ce qui est plus important est que les collègues que nous sommes allés voir, qui pensaient qu’il fallait attendre midi pour fermer les portes, ont aussitôt cessé de travailler après notre embarquement pour le commissariat », a déclaré Joseph Ayimassè. Ces quatre syndicalistes désormais libres, doivent leur relâchement à la mobilisation de leurs collègues syndicalistes avec à leur tête quelques Secrétaires généraux et responsables de centrales syndicales tels que le Secrétaire général de la Cgtb, Pascal Todjinou, le Secrétaire général de la Fésyntra-finances, Laurent Mètognon, et le Secrétaire général de la Cstb, Paul Issé Iko, venus réclamer leur libération sans condition. « …Nous avons mené des pressions et nous avons obtenu gain de cause avec notre présence, avec votre présence. La lutte se poursuit, camarades… », a déclaré Paul Issé Iko, Secrétaire général de la Cstb. Il a été soutenu dans ses propos par le Secrétaire général de la Cgtb, Pascal Todjinou pour qui la liberté syndicale ne se négocie pas. « …Cela s’arrache. Je crois que ce que nous avons fait aujourd’hui participe de cette lutte pour la liberté syndicale. Chers amis, continuez la grève. N’arrêtez jamais la grève… », a-t-il déclaré. Le Secrétaire général de la Fésyntra-finances, Laurent Mètognon quant à lui, a adressé un message à l’endroit des syndicalistes par rapport à la situation de grève qui prévaut dans le pays. « …Lorsqu’un pouvoir est en perte de vitesse, c’est comme ça qu’il agit… », a-t-il dit.



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