Inondation dans les principales villes du Bénin : Les explications de l’hydrométéorologiste Emmanuel Lawin

La rédaction 10 octobre 2016

La petite saison des pluies, cette année, n’a pas l’air d’être du tout fugace. La forte pluviométrie ces derniers jours sur le Bénin méridional inquiète plus d’un. C’est un phénomène que le Professeur Emmanuel Lawin, Hydrométéorologiste met sous le coup d’une extrême variabilité climatique. Invité hier sur l’émission Eclairage de la Radio nationale, cet expert de l’Institut national de l’eau fait savoir que les inondations pluviales actuelles sont liées à une forte quantité de pluie qui ne peut pas être évacuée spontanément par les infrastructures d’assainissement. « Il y a des événements climatiques extrêmes. L’année dernière, nous avons eu des pluies semblables. C’était plus de 120 mm d’eau le 04 juin 2015. C’est énorme pour être évacué. Ce qui veut dire que dans le cadre de notre aménagement, on n’a pas tenu compte de ces variables extrêmes », a expliqué le Professeur Lawin.
Pourtant, a-t-il précisé, il y a des prévisions saisonnières pour anticiper sur les dommages que pourraient engendrer ces fortes précipitations. La météorologie béninoise participe, selon lui, à plusieurs travaux sous régionaux dans ce cadre, notamment avec des pays du sahel. De même, sur le plan national, des efforts sont consentis. « A la suite des inondations qu’a connues le Bénin en 2010, il a été mis en place un Système d’alerte précoce. Un bulletin d’alerte est produit à l’endroit de l’Agence nationale de la protection civile. Les populations sont averties à temps », a-t-il ajouté.

Changer de paradigme face aux menaces
L’hydrométéorologiste fustige plutôt la lenteur dans la mise en œuvre des plans de contingence communale. Les autorités communales se doivent d’être plus prévisibles. « Il faut qu’elles se mettent à l’œuvre. Les budgets et le plan de développement communal doivent tenir compte des variabilités climatiques extrêmes », a laissé entendre le Professeur Lawin.
L’invité de l’émission Eclairage n’a pas manqué de se prononcer sur les cas d’inondations dans certains quartiers de Cotonou, en l’occurrence sur le tronçon Godomey-Fidjrossè. Il espère que cette réalité a été prise en compte dans les travaux d’aménagement de la seconde voie. « Cotonou a tout le temps dit qu’il fallait chasser l’eau. Mais il devient important de changer de paradigme. Il faut que la ville s’adapte à l’eau. C’est une énergie dynamique. Il est question que les populations acceptent également de quitter les exutoires d’eau », a souligné l’invité de la Radio nationale. Dans tous les cas, Emmanuel Lawin prévient contre les risques sanitaires qui peuvent découler de ces extrêmes climatiques.
Fulbert ADJIMEHOSSOU



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