Interview avec Lydie Amoussou, Présidente de Fafpd : " Hélas, l'amour n'est plus aujourd'hui la chose la mieux partagée dans les couples"

La rédaction 17 avril 2013

Lydie Amoussou, Présidente de Fafpd

Le samedi 27 avril prochain, le Palais des Sports du stade de l’Amitié de Kouhounou abritera un événement spécial. L’association Femme d’Afrique Face à la Paix et au Développement (Fafpd) organise un concert suivi de causerie-débat, à l’intention des couples en difficulté et des âmes solitaires en quête de partenaire. En vue d’en savoir davantage sur cet événement, nous avons rencontré la première responsable de l’association. Lydie Amousssou accepte de lever un coin de voile sur son association et justifie l’organisation d’une telle soirée.

Quelle philosophie sous tend la création de l’Ong Fafpd ?

Je réponds à l’état civil au nom de Christiane Lydie Amoussou ; je suis originaire de Sahouè, département du Mono ; je suis opératrice économique, spécialisée dans l’exploitation du bois. Passionnée du mouvement associatif, je suis mariée, mère d’enfants. Femme d’Afrique Face à la Paix et au Développement (Fafpd) est née d’un constat : autrefois berceau de l’humanité, l’Afrique est devenue le berceau des conflits armés. Les peuples se déchirent entre eux, des tribus, des ethnies se déclarent la guerre, souvent pour des questions d’intérêt. Evidemment, les premières et grandes victimes de ces conflits armés sont encore les femmes. Or, aucun développement ne peut se réaliser dans un Etat en guerre. Le développement ne peut se réaliser que dans un pays de paix, de concorde, où l’harmonie règne dans les foyers. Par ailleurs, c’est un secret de polichinelle que le socle de tout ménage reste l’amour. Hélas, l’amour n’est plus aujourd’hui la chose la mieux partagée. Des couples constitués à partir d’une vraie passion réciproque se disloquent après quelques années seulement de vie conjugale. Beaucoup de jeunes ne rêvent plus de mariage, à cause de la dépravation avancée des mœurs, pour ne mentionner que ces situations. Et ce n’est pas seulement dans notre pays, mais partout en Afrique. Fort de ces constats, il nous est venu l’idée de constituer un cadre de réflexion sur les problèmes qui minent les couples, et partant, remettre l’harmonie dans les foyers où elle a déserté le forum, et d’autres choses encore. Voilà la genèse de Fafpd. Au sein de l’association, nous entretenons un club dénommé Club Amour, Sagesse et Vie.

Parlez-nous de la vision de votre institution

Régie par la Loi 1901 relative aux organisations non gouvernementales, Fafpd a pour objectifs, entre autres, " la consolidation des couples ou des foyers en dislocation, la promotion du parfait amour entre les couples pour leur bonheur et celui de leur progéniture, l’instauration d’une vraie harmonie au sein des couples ". L’atteinte de ces objectifs passe par l’organisation de rencontres périodiques entre les âmes en quête d’un ou d’une partenaire pour une union durable, des causeries-débats animées par des sociologues, des psychologues, des hommes de Dieu en vue de sensibiliser les couples, les célibataires et les jeunes sur les épines fréquentes qui jonchent le chemin conduisant au parfait amour.

Et cette soirée de gala ?

C’est dans la droite ligne de nos objectifs que nous organisons, le samedi 27 avril prochain, au palais des Sports du stade de l’amitié de Kouhounou, à partir de 20 heures précises, un concert suivi de causerie- débat. La causerie sera animée par des spécialistes des questions de couple. Il s’agit de créer un cadre de rencontre et surtout d’échanges. Des témoignages seront apportés sur des expériences, aussi bien heureuses que douloureuses. Tout le monde peut prendre part à cette soirée. Qui ne recherche pas la paix et l’harmonie pour lui et autour de lui ? Certes, la soirée s’adresse d’abord aux couples, aux célibataires désireux de rencontrer une âme sœur. Mais les jeunes, soucieux de leur vie conjugale y sont vivement invités.

Un message au public ?

Certainement. Le matérialisme galopant de la société actuelle éclipse certains aspects importants de notre vie. Vous connaissez la sacrée parole : " L’homme ne vit pas que de pain ". Or, de plus en plus, le pain passe pour le premier souci dans la société actuelle. Il devient même le seul souci de certains, au détriment de la paix. Rares sont les hommes qui pensent à la distraction de leur conjointe. Souvent, c’est avec les ’’ amies de la ville’’ que nos hommes s’amusent. Comme si la conjointe, coincée à la maison, n’a pas droit au plaisir. Et cette absence de plaisir partagé est la source principale de la mort de l’amour dans les foyers. Aussi, voudrais-je demander à toutes mes sœurs de forcer leur conjoint à les amener à la soirée. Et je vous assure, plus rien ne sera comme avant à la fin de cette soirée.

Propos recueillis par Alain V.M. ( Col)



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