Lutte contre l’insécurité : Quand la délocalisation des commissariats de police embarrasse les populations

La rédaction 21 avril 2017

La lutte contre l’insécurité est l’une des priorités inscrites dans l’agenda du gouvernement du Nouveau départ. Après un an d’exercice, le bilan sur le plan de la sécurité est l’un des plus reluisants. Ce résultat est le fruit de certaines réformes engagées dans ce secteur, dont par exemple la dotation de commissariat de police à chaque arrondissement dans les grandes villes. A Cotonou, la décision est pourtant loin de faire que des heureux. Certains citoyens se plaignent de l’éloignement de certains commissariats de police par rapport à leur zone de compétence.
En effet, les commissariats de police étaient érigés dans les zones à fort taux d’insécurité. De ce fait, certains arrondissements se retrouvaient avec plus d’un commissariat ; d’autres n’en disposaient pas de tout. C’est donc dans le souci d’une répartition plus rationnelle des aires urbaines que le gouvernement du Nouveau départ a opté pour l’attribution de commissariat de police dans chaque arrondissement. Mais cette décision n’a pas apporté les résultats escomptés, ou du moins pour l’instant. Car pour des raisons d’ordre infrastructurel, certaines unités de police n’ont pu s’implanter dans leur zone de compétence. De nombreux postes ont ainsi été réunis dans un même local, parfois loin de leur arrondissement d’origine. Si les agents de ces commissariats disent ne pas être perturbés par cette situation, elle occasionne des grincements de dents dans le rang des populations. A titre illustratif, les administrés du 7ème arrondissement ou du 8ème arrondissement, qu’ils soient à Sainte Rita ou aux environs de la station du carrefour de l’Unafrica par exemple, doivent se rendre au quartier Hèndé, dans le 6ème arrondissement pour leurs besoins. De même, ceux des 9ème et 10ème arrondissements sont affiliés au commissariat de Fifadji, situé dans le 9ème arrondissement.

Les finances en cause
Dans une tentative d’apporter des réponses aux problèmes d’isolement des commissariats de police, plusieurs commissaires disent avoir engagé des négociations avec des responsables de services décentralisés. L’objectif était de trouver des locaux dans leur zone de compétence afin de se rapprocher des administrés. Néanmoins, les négociations se sont avérées infructueuses. Dans certains cas, mais rarement, il s’est posé un problème d’indisponibilité de local. Dans d’autres cas, les négociations se sont heurtées à des problèmes de financement. Après les sondages effectués par un commissaire de police qui a requis l’anonymat, il ressort que la location des édifices répondant aux normes de sécurité coûterait entre 400 et 500 mille francs Cfa par mois. Seulement, les ressources pour financer la location des locaux n’ont pu être mobilisées. Selon nos sources d’information, la location ou la construction des locaux devant abriter les services des commissariats relèveraient du pouvoir des municipalités. « Dans certaines communes, aussi petites soient-elles, l’érection ou la location des locaux abritant les commissariats ont été l’œuvre des services municipaux », a précisé ledit commissaire. Il affirme aussi que le gouvernement s’est porté garant pour financer la construction des bureaux une fois que des parcelles seront disponibles. Mais l’indisponibilité des terrains et les difficultés financières liées à leur acquisition restent les principaux obstacles à surmonter.
Herman AHOUANDE (Stag)



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