Lutte contre la criminalité faunique dans les aires protégées : La France et le Bénin en guerre contre le phénomène

Moïse DOSSOUMOU 30 avril 2018

Comment lutter contre le trafic des espèces protégées dans les aires du parc W et du parc de la Pendjari ? La question était au cœur d’un atelier de trois jours organisé par l’Ambassade de France à l’Institut français de Parakou.

C’est un atelier d’échanges et de réflexions qui a permis aux participants d’évaluer les menaces et d’avoir une connaissance précise des risques. Il a également favorisé une meilleure synergie des forces de sécurité publique dans la protection des espèces. Le présent atelier fait suite à ceux de sensibilisation précédemment organisés par l’ambassade de France à Natitingou, à Cotonou et au niveau régional. Il regroupe des éléments de la police républicaine, des eaux et forêts, des cadres de l’ABéGIEF( l’Agence Béninoise de Gestion des espaces Intégrés et Frontaliers) et des acteurs de la société civile dont l’ONG Nature Tropicale et les représentants d’APN (African Parc Network). Le colonel Bruno Manin, Attaché de Sécurité Intérieure à l’ambassade de France, a dans son mot d’ouverture salué la volonté du gouvernement béninois dans la lutte déclenchée contre le trafic d’espèces menacées dans les aires protégées transfrontalières. Il a ensuite réaffirmé l’engagement de la France à accompagner le Bénin dans ce sens. Une synergie d’action qui à ses yeux permettra aux espèces de mieux vivre, de mieux se développer et permettre aux populations de pouvoir rencontrer ces espèces dans leur milieu naturel. À sa suite, le Directeur Général des Eaux et Forêts, le Colonel Séverin Nsia, représentant le ministre du cadre de vie et du développement durable est ensuite revenu sur l’importance de la tenue de cet atelier. << La lutte contre le trafic des espèces sauvages date de longtemps. Mais ces dernières décennies, ce trafic a pris des allures très importantes et menace la survie de nombre d’espèces en voie d’extinction dans notre pays>> a-t-il martelé. Le montant du commerce illégal d’espèces sauvages, poursuit-il, représente 7 à 10 milliards de dollar par an, classant cette activité au quatrième rang des trafics lucratifs selon une étude menée par le programme mondial pour la vie sauvage. Cela inquiète et appelle à une mobilisation pour barrer la route à ces marchands a noté le directeur général des Eaux et Forêts. Il rappelle aussi que la loi numéro 93-09 du 02 juin 1993 portant régime des forêts en République du Bénin et la loi numéro 2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin sont appliquées au Bénin dans la lutte contre le trafic illicite des espèces sauvages. Plusieurs autres thématiques ont été développées au cours des trois jours qu’a duré cet atelier. Il s’agit, entre autres, du trafic d’espèces protégées, du braconnage de subsistance à la criminalité intercontinentale organisée et à la situation sécuritaire dans les parcs de la Pendjari et du W. Ce séminaire a démarré le mardi 24 avril et à pris fin ce jeudi 26 avril 2018 sur des propositions dans le cadre de la lutte contre la criminalité faunique.



Dans la même rubrique