Lutte contre la criminalité faunique en 2018 : Saisie d’environ 300 kg d’ivoires provenant des dizaines d’éléphants

Adrien TCHOMAKOU 23 janvier 2019

La lutte contre la criminalité faunique en 2018 n’a pas été vaine. Le gouvernement, les forces de sécurité publique et des structures spécialisées ont retroussé leurs manches pour mettre hors d’état de nuire les ennemis du patrimoine faunique de la sous-région.

Des trophées de plusieurs dizaines d’éléphants ont été saisis dans plusieurs localités du Bénin en 2018. En somme, environ 300 kg de défenses d’éléphants, une espèce intégralement protégée, ont été arraisonnées et mis sous scellés. Cet exploit des forces de sécurité publique pour accompagner le gouvernement dans la lutte contre la criminalité faunique est à saluer. Les prouesses réalisées dans ce secteur grâce au programme Appui à l’application des Lois sur la Faune et la Flore au Bénin (Aalf-Bénin), hissent le Bénin au rang des pays déterminés à enrayer la criminalité faunique.
Des 300 kg d’ivoires saisis, 272 kg ont été interceptés dans la ville de Cotonou, la capitale économique du Bénin. « Cela n’étonne pas, Cotonou étant la grande métropole des affaires et désormais une plaque tournante de la criminalité faunique au Bénin. De fait, Cotonou devient ainsi un point privilégié de rencontres entre trafiquants, marchands et braconniers », a fait remarquer Patrice Sagbo, défenseur de l’environnement. Il pense que cette quantité saisie à Cotonou, devrait être un bon indice d’investigations pour la police judiciaire. « Le Bénin étant un pays de transit, les trafiquants exploitent malheureusement ses port et aéroport pour faire passer les produits vers les pays consommateurs », déplore Dovi Homéfa, Coordonnateur du programme Aalf-Bénin. D’autres activistes pensent qu’il faut renforcer la sécurité au niveau des frontières, en dotant les agents à ces postes d’équipements nécessaires pour leur permettre de contribuer efficacement à la lutte contre la criminalité faunique.
L’éléphant étant une espèce menacée d’extinction, est protégé par la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004, portant régime de la faune en République du Bénin. En plus de cette loi et malgré les nombreuses sensibilisations pour montrer l’importance des espèces intégralement protégées comme l’éléphant dans le secteur touristique, de vils individus sont toujours aux trousses des pachydermes. Au regard de ce fait, Patrice Sagbo exprime son inquiétude parce qu’il a l’impression que malgré le dispositif de dissuasion actuellement en cours, la criminalité faunique va grandissant au lieu de régresser. Il faut signaler que la plupart des trophées saisis sont des anciennes défenses ou provenant des pays de la sous-région.
Il faudrait que les pays de la sous-région comprennent l’importance de renforcer non seulement le dispositif sécuritaire des aires protégées, mais aussi la machine de dissuasion pour une lutte efficace régionale.
Parlant de la lutte au Bénin, les activistes lancent une fois encore un appel à la justice pour que les peines maximales soient toujours appliquées aux trafiquants et à tous les complices. Car, l’article 166 de la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004 dispose que « les complices sont punis comme les auteurs principaux et condamnés solidairement aux amendes, frais dommages-intérêts et restitutions ».



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