Lutte contre le mariage des enfants et la mendicité : Le Préfet du Borgou mobilise les leaders religieux

Adrien TCHOMAKOU 27 février 2020

Pas sans les leaders religieux. Dans sa croisade contre le mariage et la mendicité des enfants, dans le Borgou, le préfet Djibril Mama Cisse implique d’avantage les leaders religieux. L’autorité préfectorale a réuni ce mercredi 26 février 2020 leaders religieux, élus communaux et spécialistes du Droit pour faire, avec eux, le point de la lutte déjà menée et renforcer le plaidoyer dans la perspective de venir définitivement à bout de ces phénomènes. Au cours de cette rencontre à Parakou, tous les acteurs sont conscients de l’enjeu. Voilà pourquoi ils sont impliqués dans la bataille. Une rencontre similaire s’est déjà tenue le 29 octobre 2019 au cours laquelle des objectifs ont été fixés pour éradiquer le phénomène du mariage des enfants dans ce département. Un accent a été mis sur la dotation des mosquées de registres pour avoir une idée du nombre de mariages célébrés et l’âge des personnes concernées par cette célébration nuptiale. Cette nouvelle rencontre intervient alors pour faire le point des avancées et des difficultés rencontrées par les acteurs et pour définir une nouvelle feuille de route. « Il est a noté que des avancées ont été enregistrées dans chacune des communes du département », a martelé le préfet.
Des leaders sont amplement convaincus et jouent leurs partitions. « Nous avons pris l’habitude de l’évoquer avec insistance lors de nos prêches à la mosquée et nous nous réjouissons des fruits que cela porte », déclare El hadj Mouhamed issa Awali, imam de la mosquée centrale de Yarakinnin à Parakou. Toutefois, la satisfaction n’est pas totale. Dans certaines localités du Borgou le phénomène a la peau dure. C’est le cas à Tchaourou où l’arrondissement de Tchatchou reste hostile aux dispositions prises par l’autorité communale dans le cadre de la lutte engagée. « Sur les 7 arrondissements de ma commune seulement 6 sont véritablement impactés par la croisade » avoue le Maire de la commune de Tchaourou Bio Sounon Bouko. La bataille est soutenue par le tribunal de première instance, de première classe de Parakou. Des sanctions sont prévues contre ses auteurs et leurs complices et varient selon Nourou Dine Bakari, Procureur du Tribunal de Première Instance de Parakou d’une peine d’emprisonnement de un à trois ans ou d’une amande de 500.000fcfa à 2.000.000 fcfa. L’Unicef aussi est dans la croisade et prône selon Bertin Danvide, chef du bureau de zone Unicef Parakou, une synergie d’action pour conjuguer au passer ces pratiques qui privent les enfants de leurs droits.



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