Maixent Ogou, au sujet de l’interdiction des sachets non biodégradables : « Les populations ont véritablement pris conscience des enjeux »

Fulbert ADJIMEHOSSOU 9 août 2018

La lutte contre les sachets non biodégradables ne pourra réussir sans une contribution de tous les acteurs et une prise de conscience des populations. A travers cette interview, Maixent Ogou, Directeur Exécutif de l’Ong Action Plus, parle des acquis de la phase de sensibilisation et des défis à relever.

En tant qu’acteur de la société civile, engagé pour la protection de l’environnement, quelle a été votre contribution pour une lutte efficace contre les sachets non biodégradables ?
Depuis la promulgation de la loi portant interdiction de l’utilisation et la commercialisation des sachets non biodégradables, nous avons, en partenariat avec le ministre du cadre de vie et du développement durable, depuis juin, fait une vaste campagne de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire national. L’Ong Action Plus s’est focalisée sur les communes de Sèmè-Podji et Ouidah. Nous avons tablé sur la proximité, en tant que structure de pré-collecte des déchets. Nous sommes passés de ménage en ménage, au niveau de tous les abonnés pour passer l’information et prévenir les populations sur les dangers sanitaires des sachets plastiques non biodégradables. Environ 12.000 ménages ont été touchés. Après cela, il a été question pour nous de faire des sensibilisations de masse. À travers des caravanes au niveau des marchés et des places publiques, ce qui nous a permis de toucher du monde.

Avez-vous l’impression que les populations sont prêtes à abandonner les sachets non biodégradables ?
Au-delà du fait que les stocks de sachets non biodégradables continuent d’être utilisés d’une manière ou d’une autre, beaucoup de gens adoptent les nouveaux sachets. Les populations ont pris conscience des enjeux. Avec les réformes en cours, tout le monde commence à comprendre qu’il faut respecter les textes pour éviter les sanctions. Ce qui est interdit reste interdit. Le « Ablo » commence à être fabriqué en sachets bio. Partout où on passe, on peut se rendre compte que les gens font l’effort d’aller vers le bio. En termes de résultats, l’équipe de brigadiers qui travaille le long de la côte, a été mobilisée pour la collecte systématique des sachets non biodégradables ramenés par les vagues. Ils participent aussi à la sensibilisation des usagers des plages, pour que le changement de comportements devienne une réalité. Nous avons récupéré, par exemple, plus de 12 m3 de sachets. Beaucoup de choses sont faites pour préserver notre environnement et la santé de nos populations.

Cependant, il se fait qu’aujourd’hui, les populations sont piégées par toute sorte de sachets sur le marché. Comment analysez-vous la situation ?
C’est vrai qu’il y a de ces sachets qui circulent sur le marché. Les populations ignorantes se les approprient. Ces commerçants seront rattrapés par la loi. C’est la force de la gouvernance aujourd’hui. Je voudrais rappeler à tous ces commerçants que la loi interdit autre sachet que les biodégradables.

Votre mot de la fin
Je voudrais inviter la population à continuer de s’approprier la dynamique d’utilisation des sachets biodégradables. Je voudrais remercier aussi le ministère du cadre de vie qui a su trouver le bon moyen pour mobiliser les acteurs afin que tout le pays soit sensibilisé.
Propos recueillis par Fulbert ADJIMEHOSSOU



Dans la même rubrique