Maraichage à Cotonou et environs : Des contraintes écologiques malgré les potentialités économiques

La rédaction 8 décembre 2016

En dehors des difficultés d’accès aux terres, les maraichers de la ville de Cotonou et environs font face à l’épineuse question de la fertilisation des sols. Conscients des risques sanitaires et environnementaux liés aux produits chimiques, beaucoup donnent priorité aux engrais biologiques.

« Faire du jardinage en pleine ville comme à Cotonou, c’est avant tout chercher à résoudre deux équations. Il y a la disponibilité de l’espace et la qualité des sols »,commence à narrer Ambroise Asoayenou, la trentaine, Président des producteurs de choux, de carottes et légumes sur le site de l’Asecna aux encablures de l’aéroport. Ce jeune, la trentaine, la moustache bien dressée, sans être agronome ou spécialiste en géomorphologie parle avec aisance des effets du caractère sablonneux des sols dans la zone sur la productivité. « Voyez-vous, le sol n’est pas assez riche. Nous sommes proches de la mer et le sable est dominant et salé. Cela fait que nous n’avons pas le rendement qu’il faut. C’est pourquoi nous faisons recours aux fientes de volailles et à l’engrais chimique, l’urée et le Npk », fait-il remarquer. En réalité, la texture de la plupart des sols dans la ville de Cotonou et environs est quasiment la même. Nous sommes dans le districtphytogéographique côtier, correspondant à la zone littorale qui s’étend sur une longueur de 120 km et une largeur variable entre 3 km à l’Ouest et 10 km à l’Est. Au regard de ce caractère, l’utilisation des instants devient importante pour maximiser le rendement.

« Des produits chimiques malgré tout »
Les maraichers disent éviter au maximum les intrants chimiques puisque conscients des risques environnementaux et sanitaires qui en découlent. « Les produits chimiques appauvrissent le sol. Nous fabriquons sur place du compost pour améliorer la fertilité des sols. Ceci évite les effets des polluants, sur nous-mêmes et sur les consommateurs », déclare Francis Zoungbonon, maraicher à Cadjèhoun.Néanmoins, un maraichage exclusivement biologique n’est pas encore une réalité. Certains avouentutiliser les produits chimiques, suivant les doses recommandées, pour améliorer la fertilité des sols et pour faire face aux insectes. « On n’a pas le choix. Les fientes de volailles ne peuvent suffireà améliorer le rendement. On nous forme par rapport à la dose pour que ça ne nuise pas à la santé. Il est déjà arrivé des cas de contamination parce que les gens n’ont pas respecté les procédures », laisse entendre un maraicher qui a requis l’anonymat. Cependant, ce qui revient sans cesse comme plainte, c’est l’insuffisance de l’accompagnement de l’Etat : « Il n’y a pas d’espace. Il faut que l’Etat pense à créer un village de maraichage. La demande est supérieure à l’offre et beaucoup de clients vont s’approvisionnent au Togo »
Fulbert ADJIMEHOSSOU



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