Marcos Waïdi, Directeur de la Gestion des pollutions : « L’opération pollueur-payeur n’est pas noyée »

Isac A. YAÏ 14 février 2017

Un appel à se mettre à jour, des contrôles sporadiques de quelques véhicules motorisés, puis rien. La mise en œuvre des mesures coercitives contre la pollution par les moyens de transport semble avoir, depuis quelques mois, du plomb dans l’aile. Censée démarrer le 7 novembre dernier, la phase de répression sur les routes de Cotonou est toujours attendue. Cependant, du côté du Ministère du cadre de vie et du développement durable, des arguments sont avancés pour justifier que l’opération, loin de connaitre un échec, a permis une prise de conscience des populations. « L’opération pollueur-payeur n’est pas noyée ou enrhumée. Il ne s’agit pas de punir les gens inutilement. A travers la mise en œuvre de cette mesure, les populations ont pris conscience d’elles-mêmes de l’importance de faire la maintenance de leur moyen de déplacement », explique Marcos Waïdi, Directeur de la Gestion des pollutions, nuisances et police environnementale. Au dire de ce dernier, un engouement inédit a été observé dans les garages conventionnés et témoignent de ce que la sensibilisation porte ses fruits. « C’est déjà une bonne chose. Cet engouement aide le ministère à atteindre les objectifs fixés que sont la protection de la santé, la protection de l’environnement et la participation au développement économique de notre pays. Le ministère ne sortira pas pour punir parce qu’il doit punir », a-t-il insisté.
L’opération a été décidée par le Ministre du cadre de vie et du développement durable, José Didier Tonato à travers un communiqué en date du 04 octobre dernier, invitant tout propriétaire de véhicule motorisé à faire contrôler auprès des garagistes agréés et conventionnés pour le contrôle anti-pollution. La mise en œuvre de la coercition vise selon le communiqué à lutter contre la pollution due au transport terrestre. Ceci en application du principe de pollueur payeur défini par la Loi cadre sur l’environnement en République du Bénin. L’article 16 de ladite loi stipule que « nul ne doit émettre, déposer, rejeter ou permettre, l’émission, le dépôt, le dégagement, l’enfouissement ou le rejet dans l’environnement d’un contaminant au-delà de la quantité ou de la concentration prévue par les lois et les règlements ». Selon Marcos Waïdi, le ministère œuvre à renforcer la sensibilisation des populations sur les enjeux de cette mesure. La répression interviendra de façon inopinée dans les prochaines semaines. Pour rappel, les conducteurs de moto qui ne se seraient pas conformés aux normes devront payer une pénalité de 10.000F Cfa en plus des frais de fourrière. Quant aux véhicules personnels et aux véhicules de transport en commun, la pénalité est respectivement de 20.000F et de 25.000F. Les véhicules gros porteurs devront verser 35000F comme pénalité. Les propriétaires de véhicules sont alors tenus d’effectuer régulièrement le contrôle réglage de leurs moyens de déplacement.
Fulbert ADJIMEHOSSOU



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