Menaces et revendications tous azimuts : Vivement un syndicalisme responsable !

Naguib ALAGBE 3 mai 2017

Entre partenaires sociaux au Bénin, on ne déroge pas à la tradition du premier mai. Normal, dès lors que cette année encore, le cahier des doléances, celui qui dresse l’essentiel des attentes des travailleurs, a été transmis au gouvernement. Sauf que l’ambiance et le ton ce 1er Mai, ne présagent en rien un ciel dégagé. Les partenaires sociaux, depuis quelque temps, semblent sur pied de guerre, et ils l’ont encore prouvé à travers leurs adresses croisées aux travailleurs d’une part et à l’opinion en général d’autre part, à l’occasion de ce 1er mai. C’est presque à l’unisson que chacune des différentes chapelles a appelé ‘’les masses laborieuses et les peuples’’ à se tenir prêtes pour des actions à venir. C’est justement cette inclination manifeste des centrales et confédérations syndicales à la guéguerre et aux tensions sociales qui inquiète.
Que leurs exigences soient fondées n’est pas pour autant le problème. Mais pour peu que l’on veuille être réaliste, il y a des données dont la prise en compte par les partenaires sociaux oblige à la patience. Il est clair donc que le ‘’tout, tout de suite et maintenant’’ qui semble être leur posture actuelle, ne tient nullement compte, par exemple, des contraintes économiques actuelles. Il ne faudra pas oublier non plus que l’on est en face d’un gouvernement en tout début de mandat et donc, confronté par ailleurs à des difficultés inhérentes aux débuts de mandat. Ce n’est pas non plus évident que les difficultés organisationnelles au niveau des partenaires sociaux eux-mêmes ne soient pas pour quelque chose dans le rythme auquel évoluent actuellement les négociations gouvernement syndicats. Ce n’est pas si simple et les syndicalistes eux-mêmes devraient le savoir. Il est inadmissible que naissent par dizaines et presque systématiquement tous les weekends, des fronts et des unions de travailleurs, avec des revendications et des exigences nouvelles.
Autant de considérations à prendre en compte nécessairement et objectivement pour davantage crédibiliser l’action syndicale et la rendre plus efficace. Du reste, il faudra éviter de mettre la charrue devant les bœufs.



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