Métier de gardiennage au Bénin : Risquer sa vie contre une modique rémunération

La rédaction 21 avril 2017

Le chômage pousse de nombreux jeunes au Bénin à se trouver d’emplois précaires, dont celui d’agent de sécurité. De jour comme de nuit, ces derniers veuillent à la sécurité des structures dans lesquelles ils sont déployés, avec tous les risques mais contre une rémunération insignifiante.

Lunettes noires, bâton en main, François G., vigile dans un des supermarchés de la place manœuvre sans cesse la porte, à chaque fois qu’un usager doit y entrer ou sortir. Le technicien en génie électrique devenu sans emplois, pour subvenir à ses besoins s’est vu obliger de devenir agent de sécurité pour dit-il subvenir à ses besoins. « Ce n’est pas ma vocation. Je suis devenu agent de gardiennage parce que je n’avais pas quoi faire et un ami me l’a proposé », explique-t-il. Son collègue Isaac, qui lui s’occupait d’arrêter la circulation pour les clients venus en véhicule, ajoute que pour la plupart, les agents prennent le métier comme un tremplin. Ils estiment que c’est travail très accablant et qui ne permet pas d’avoir un agenda précis pour vaquer à autres préoccupations. « Moi j’ai fait le choix de servir dans la journée. Mais, il se fait qu’il y a souvent manque d’effectifs. De 12 heures de travail normalement, on finit par en faire parfois 24 », précise Isaac.

« Le salaire est peu régulier »
Bien qu’ils soient obligés de faire des supplémentaires et d’être exposé à tous les risques, les agents de sécurité se plaignent tout le temps de leur rémunération. « Mon patron me donne fréquemment 40.000f et parfois 35000f. C’est insuffisant pour faire face aux charges à Cotonou. Nous sommes obligés de solliciter parfois l’aide du personnel de la structure pour laquelle nous travaillons pour survivre », souligne Gilbert un agent de sécurité à calavi. Dans certaines structures, les agents se disent exploités par des gens qui leur payent difficilement encore le salaire. « Le salaire est irrégulier. Mon patron ne paye jamais à la date prévue. C’est parfois deux mois après qu’ils nous rémunèrent », confie un agent qui a requis l’anonymat.

A l’épreuve des risques
Peu importe le salaire, les agents de sécurité privé se doivent de faire preuve de vigilance et faire convenablement le travail aux risques de se créé des soucis. « La dernière fois, une moto a été volée devant notre société. Cela suffisait pour que je passe 72h au commissariat où j’ai pris un engagement de rembourser progressivement le prix de cette moto, alors que je ne suis mêlé ni de prêt, ni de loin à ce vol », fulmine François. Le pire, disent-ils, c’est quand ils devront faire face à des malfrats. « Je faisais la garde de nuit une fois quand des voleurs son venu braquer la structure. J’ai été molesté correctement par des bandits munis de machette et d’arme artisanale. Mais j’ai eu la vie sauve », témoigne Jean-Paul, un agent rencontré à Mènontin. Les agents de sécurité privé plaident pour une réorganisation du secteur afin qu’ils puissent jouir de meilleures conditions de travail et de vie.
Mickaël VOGBE (Stag)



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