Ouverture de certains couloirs pour la transhumance transfrontalière : Le Bénin accorde deux mois aux éleveurs nigériens, sous conditions

Isac A. YAÏ 20 février 2020

Dès le 1er mars prochain, suivant certaines conditions, les troupeaux nigériens peuvent à nouveau faire leur entrée au Bénin. Deux mois après l’interdiction de la transhumance transfrontalière par le Gouvernement, un moratoire vient d’être accordé au voisin du Nord, le Niger pour qu’il puisse venir faire paître ses animaux. Ceci est le fruit d’une séance de travail entre les deux parties. Des portes d’entrée sont définies et des dispositions sont prises pour les faire respecter. Lire ci-dessous les détails à travers le communiqué publié sur le site d’information www.zoomagro.com

Communiqué final
La pratique des activités pastorales au Bénin génère de façon cyclique et récurrente des scènes douloureuses dans l’esprit de nombreux ménages ruraux qui déplorent chaque année des dégâts matériels de toutes sortes et surtout des pertes en vies humaines. Le bilan des deux dernières campagnes est loin de satisfaire à l’objectif « zéro perte en vies humaines » que le Bénin s’est fixé en matière de gestion de la transhumance qu’elle soit nationale ou transfrontalière.
C’est dans ce contexte que le gouvernement a pris la décision d’interdire la transhumance transfrontalière. Suite à cette décision, la République sœur du Niger a sollicité des autorités béninoises, d’autoriser leurs pasteurs à entrer sur le territoire béninois au titre de la campagne 2019-2020.
En réponse à cette sollicitation, le Bénin se propose d’accueillir de façon exceptionnelle entre le 1er mars et le 30 avril 2020, avec un sursis de dix jours, cinquante mille (50 000) têtes de bovins en provenance du Niger via les portes de Monsey et Kompa dans la Commune de Karimama d’une part, le pont de Malanville, dans la Commune de Malanville d’autre part.
L’aire géographique réservée à ces troupeaux ne saurait dépasser la limite de la Commune de Tchaourou.
En vue de faciliter l’accueil des pasteurs et le suivi sanitaire des troupeaux, il est attendu, de la partie nigérienne :
– la transmission aux autorités béninoises de la liste officielle des éleveurs candidats à la transhumance ainsi que les effectifs de leurs troupeaux respectifs ;
– la délivrance au profit des transhumants attendus au Bénin des certificats internationaux de transhumance ;
– la sensibilisation des pasteurs pour la détention des documents d’identité en cours de validité, la conduite des troupeaux par des bouviers âgés de dix-huit ans au moins, l’encadrement des animaux par un nombre suffisant de bergers, (1 berger pour 50 à 100 têtes de bétail), la traversée et le pâturage de jour ;
– l’interdiction aux pasteurs de la détention et de l’usage des armes de guerre et de tout stupéfiant ;

La partie béninoise s’engage à :
– Mettre en place un dispositif d’accueil des transhumants aux portes d’entrée ;
– faire passer gratuitement les troupeaux sur son territoire national ;
– rendre disponible l’aliment bétail aux portes d’entrée et sur les axes des transhumants ;
– mettre en quarantaine et vacciner aux frais du pasteur transhumant, tout troupeau non détenteur du certificat international de transhumance ;
– refouler tout troupeau n’ayant pas emprunté les portes d’entrée définies.
Les deux parties s’engagent à impliquer davantage les Organisations des producteurs dans la gestion de la transhumance.

Fait à Cotonou, le 18 février 2020



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