Papa pour la première fois : Merveilleuse histoire de vie après stress et insomnies

La rédaction 19 février 2019

L’une des meilleures expériences que peut faire un homme sur terre, est de devenir père. Une responsabilité pas des moindres après des moments intenses de pressions. Des plus douloureux, aux plus heureux, l’aboutissement est le même : la joie d’être appelé "papa".

Devenir papa est une aventure à laquelle beaucoup d’hommes ne se sont pas préparés. En devenant papa pour la première fois certains ont l’impression d’être pris au piège pour le restant de leur vie et qu’ils n’auront plus jamais la liberté qu’ils ont auparavant. Mais le temps saura donner des leçons pour que cette expérience se passe sans difficulté pour la construction du bonheur familial. Abel Sèdahoude, enseignant à Avrankou ne dira pas le contraire. « En apprenant que je serai papa, j’ai tout de suite eu une grosse peur. Une grosse peur parce que je me demandais comment se passera cette vie à trois, et quel genre de père je serai pour mon enfant. Je me rappelle ce jour où j’étais encore à Cotonou et on m’apella d’urgence pour rejoindre Porto-Novo. À mon arrivée, je fus accueilli dans une maternité où ma compagne se trouvait. Mon cœur battait la chamade sans que je ne sache pourquoi. Entre mes rêveries et mes pensées, j’entends crier de loin, la famille de Modestie. Je me présente et la sage-femme toute souriante me dit félicitations ! Votre fille est née et sa mère se porte bien. Je ne cernais toujours pas. Mais j’ai compris lorsqu’on me l’amena. J’avais si peur par ma façon de la porter. J’ai appris à accepter ce rôle et aujourd’hui je m’y plais bien. La preuve est qu’un autre est en attente », confie-t-il.

Des peurs, mais aussi des joies
Tout comme lui, beaucoup ont du mal à accepter au départ ce nouveau rôle ou titre. Mais pour ceux qui sont déjà en couple, c’est une grâce qui ne dit pas son nom. Arnaud Nougnonhou affirme « Après mon mariage, je n’ai pas eu très tôt la grâce d’être père, je l’ai cherché pendant 5ans. J’ai pris par toutes les voies tout en subissant le regard moqueur de mon entourage, mais rien comme miracle. Ce n’est qu’après 6 ans de ménage que je suis devenu père de jumeaux. Ma joie était débordante ». Du point de vue sociologique, devenir papa permet d’avancer et constitue un changement de statut. On quitte la dépendance pour la responsabilité. « Cela suppose qu’il devient autonome financièrement et spatialement. Il fait ainsi face aux dépenses et regarde le monde de haut. Mentalement et psychologiquement, il y a des mutations émotionnelles, qui font que ce garçon change de statut. C’est tout simplement un rite de passage », explique Dr Raymond Assogba, sociologue à l’université d’Abomey-Calavi.

Le début d’une grande responsabilité
« N’est pas père qui veut, mais qui peut ». Cela engage une responsabilité énorme que ce soit aux plan relationnel, éducationnel, financier, social que moral. Chez la grande majorité des femmes, le rôle est déjà accepté depuis l’étape de grossesse. Mais au niveau des hommes, c’est à l’accouchement qu’ils se rendent compte de ce rôle assez important pour leurs vies. « La responsabilité paternelle se manifeste par la protection, l’éducation, l’initiation, le suivi et la filiation qu’on doit à ce nouvel-être », affirme Alex Balogoun, coach en développement personnel.

Papa à tout prix
Si dans la bible c’est bien écrit « multipliez-vous », ce n’est pourtant pas le vécu de certains. Difficile pour ceux qui le cherchent. En effet, beaucoup d’hommes aujourd’hui ont un sérieux problème, celui de devenir père. Ils vont même jusqu’à recourir à des divinités avec lesquelles ils pactisent pour obtenir juste ce précieux cadeau. Rencontré à l’occasion, Avossè Kpoviessi Mèdjigbodo, prêtre du Vodoun Zèkpon Adonon affirme « Zèkpon est une divinité protectrice qui intervient dans les conflits conjugaux notamment la recherche d’enfant. Ici, nous recevons des gens venus de divers horizons dans la quête d’enfant. Après les sacrifices, les fleurs portent la promesse des fruits ». Tout comme chez lui, beaucoup d’autres divinités sont implorées pour ce genre de situations. Georges S., tradipraticien, affirme à ce propos : « lorsque le problème est clinique, nous recherchons du côté de la pharmacopée pour aider le malade, s’il est prêt pour. Habituellement, ce sont des compositions qui varient de 10.000 à 55.000 Fcfa chez moi ». Ainsi pour certains, devenir père est un cadeau du ciel, mais d’autres l’achètent au péril de leur vie.
Marina HOUNNOU (Coll.)



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