Perturbation des examens à l’Uac : Des amphis de composition de la Fast inondés d’excréments humains

Isac A. YAÏ 17 août 2016

Des excréments humains mélangés à de l’huile à moteur usée déversés dans 8 amphis : A-500, A-750, A-1000, B-500, B-750, B-1000, C-1000 et Pip-2008. Une odeur nauséabonde s’empare de l’environnement. Des étudiants déboussolés, sinon pris de panique, observent impuissamment la situation. Impossible d’accéder à ces amphis. Pour pousser un peu plus loin notre curiosité, nous avons fait l’impossible pour accéder à certaines de ces salles. La désolation est totale. Tous les sièges et le bureau des enseignants sont "badigeonnés" d’excréments. Le plancher, les murs et les fenêtres n’ont pas échappé à " la razzia". Ces amphis sont vandalisés dans la nuit du lundi 15 août par un groupuscule d’étudiants pour empêcher leurs camarades de la Faculté des sciences techniques (Fast) de composer les épreuves du second semestre. « Je suis surpris par cet acte de vandalisme car, l’administration de la Fast n’a aucun contentieux avec ses étudiants. Je vois donc mal un groupe d’étudiants de la Fast en train de saboter cette composition », explique Félix Hontinfindé, Doyen de la Fast. Surpris par cet acte qui ternit l’image de l’Uac, des étudiants désavouent les auteurs. « Certes ils ont leurs raisons. C’est peut-être pour se venger de la décision du Recteur. Mais je suis déçue car, la manière n’est pas bonne », déplore Houassè Floride, étudiante à la Faculté des sciences agronomiques (Fsa). « Nous avons pris assez de précautions pour sécuriser les salles. Il a fallu que les forces de l’ordre en poste à l’Uac se rendent à Cocotomey hier pour gérer un incident pour que ces étudiants viennent vandaliser les amphis de composition », laisse entendre Abou Youssouf, chef service gestion des infrastructures et organisation des examens à l’Uac

Les auteurs de cet acte ne sont certes pas identifiés avec précision, mais Sènapgnon Oké, chef service sécurité de l’Uac semble avoir une idée sur le meneur de la bande. « Hier aux environs de 21h 45mn, nous avons aperçu une bande d’étudiants avec à leur tête Prince Aké, président de l’Unseb. Ils ont quitté les résidences avec en leur possession des pots de peinture, mais on ignorait le contenu de ces récipients. C’est plus tard qu’on a été envahi par une odeur insupportable », a-t-il indiqué.

Les compositions ont eu lieu malgré tout
Pris de court par cette situation imprévue, les autorités décanales de la Fast ont gardé leur sang froid. Ils n’ont pas voulu donner raison aux auteurs de cet acte en reportant les compositions. Après avoir émis quelques appels et couru dans tous les sens, ils ont pu faire composer les étudiants dans quelques amphis vides retrouvés sur place. « Les salles retenues pour les compositions ont été vandalisées la nuit et tout sent mauvais à cause des vidanges qui y sont déversées. Les étudiants ne peuvent donc pas composer dans ces salles retenues dans le calendrier. Nous avons fait des efforts pour les redéployer dans d’autres salles. Donc, actuellement, la composition est en cours », a expliqué Félix Hontinfindé, Doyen de la Fast.
Les perturbations n’ont pas empêché la tenue des compositions, mais les étudiants composent la peur au ventre car, ils ne savent pas le prochain coup de leurs camarades. « C’est une situation qui nous a vraiment surpris car, on ne s’y attendait pas. On savait que la composition pourrait être perturbée ce matin, mais nous n’avons pas prévu cette situation. Nous invitons donc les autorités à prendre les mesures idoines pour assurer notre sécurité car, il faut être vivant pour jouir des fruits de ses efforts », précise Abed-Négo Tingougui, responsable en première année Sciences naturelles à la Fast. Mais le Doyen de la Fast rassure les étudiants. A l’en croire, tous les amphis vandalisés seront nettoyés et les compositions vont se poursuivre jusqu’à la fin sous l’œil vigilant des forces de l’ordre déjà déployées sur le campus.



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