POLEMIQUE AUTOUR DES ELECTIONS DES RESPONSABLES DE L'ECOLE DOCTORALE DE LA FADESP : Le Recteur Brice Sinsin répond à Victor Topanou

La rédaction 21 mai 2013

DROIT DE REPONSE DU RECTEUR DE L’UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC), LE PROFESSEUR BRICE SINSIN, SUITE A LA PUBLICATION DE LA LETTRE OUVERTE DU PROFESSEUR VICTOR TOPANOU AU SUJET DES ELECTIONS DES RESPONSABLES DE L’ECOLE DOCTORALE DE LA FADESP

Le recteur Sinsin invite son collègue Topanou à choisir une voie autre que la presse pour se faire entendre

En matière d’élection dans les écoles doctorales, il faut dire qu’il y a comme une mal compréhension de ce qu’on attend par une Ecole doctorale. En réalité, une école doctorale comprend des enseignants qui peuvent être dispersés sur plusieurs établissements et se retrouvant dans ce creuset en vue de concevoir et d’animer les offres de formation mais aussi de s’entendre sur les axes de recherche des doctorants. Vu sous cet aspect, on comprend aisément que lorsqu’on parle d’école doctorale, on ne s’attend pas forcément à voir une faculté qui abrite essentiellement les animateurs et les enseignants de cette école doctorale. Et c’est un peu ce qui c’est passé à la Faculté de Droit et des Sciences Politiques (Fadesp) où l’école doctorale a été comprise comme l’école de la Fadesp uniquement. Lorsque je me suis rendu compte qu’il y a eu cette mal compréhension, j’ai demandé aux collègues de venir me voir pour que nous puissions discuter du fait que l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (Enam) qui abrite aussi des juristes, avait été laissée de côté.

Mais en fait, la remise en cause de leurs élections ne venait pas directement de ce constat d’irrégularité, de manque de communication et de manque d’appel à candidature au niveau de l’Enam. J’avais été informé qu’ils ont élu à la tête de cette école doctorale un de nos collègues en poste à l’extérieur, en particulier le Professeur Dorothée Sossa qui est régulièrement en poste à Yaoundé au Cameroun. Et c’est ça le vrai problème, une école doctorale ne se réunit pas une ou deux fois au cours de l’année comme un conseil d’administration. Une école doctorale se gère au quotidien, une école doctorale se réunit sur des bases régulières pour étudier des dossiers et nous les invitons aussi au Rectorat en tant que conseillers sur des aspects donnés pour compléter le Conseil scientifique universitaire. Donc, on ne saurait élire quelqu’un qui est officiellement en détachement à l’extérieur. C’est vrai que le Professeur Sossa continue d’assumer des enseignements ici, mais je suppose que c’est en tant que vacataire cette fois-ci. Et, c’est en voulant revenir sur les élections par rapport à cet aspect particulier, que j’ai été par ailleurs informé que les collègues de l’Enam n’avaient pas été du tout consultés et n’avaient pas été conviés à ces élections. De toute évidence, il y a une mauvaise compréhension de l’école doctorale car, c’est tous les collègues juristes de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) qui devraient faire partie normalement de l’école doctorale des sciences juridiques et politiques de notre université. Sur cette base, j’ai convoqué tous les enseignants juristes, y compris notre professeur aîné, le Professeur Théodore Holo, à la Salle des Actes du rectorat et nous avons échangé sur la question et il s’est révélé qu’effectivement, les collègues de l’Enam n’avaient même pas été informés de la tenue de ces élections. C’était juste un petit groupe qui s’était réuni à la faveur d’une descente du Professeur Dorothée SOSSA pour désigner ce dernier comme Directeur de l’école doctorale et le collègue Topanou comme son adjoint. Naturellement, les autres collègues se sont sentis isolés de cet évènement et, à cette réunion, tous, en union, étaient unanimes pour dire qu’il faut faire reprendre les élections. J’ai alors écrit au Professeur Dorothée Sossa et, ça fait partie aussi des suggestions du Professeur Théodore Holo de le saisir, lui demandant de bien vouloir remettre sa démission afin que nous puissions réorienter les élections cette fois-ci sur base de dérogation. En effet, dans nos statuts, pour être Directeur d’une école doctorale, il faut être Professeur Titulaire et lorsqu’on en a plus de disponible, nous élisons toujours les collègues par dérogation. Ainsi, exceptionnellement, nous avons délivré cette dérogation à l’école doctorale de la Faculté de Droit et des Sciences Politiques, d’élire le Directeur par dérogation. Donc, les Maîtres de Conférences et les Professeurs agrégés peuvent être bel et bien élus. Le Professeur Dorothée Sossa a même rapidement envoyé sa lettre de démission. Pour lui, il suffisait simplement d’annuler les élections comme elles n’avaient même pas encore été validées et de faire reprendre les élections. Il m’a remercié au passage de la démarche entreprise.

Nous avons alors faire reprendre les élections et nous avons demandé encore une fois à tous les enseignants, y compris le Professeur Victor Topanou, d’y participer. Dans les conditions normales de démocratie, cette fois, c’est tous les Professeurs de rang A (magistral) qui sont concernés. Ainsi, de trois (3) personnes initialement, ils étaient cette fois sept (7) sur dix (10), d’après le compte-rendu que j’ai obtenu, à se rencontrer pour élire leurs responsables. Rien n’empêchait le Professeur Topanou de se faire réélire et cette fois-ci étant élu par un nombre relativement plus représentatif du corps des enseignants de rang A, il serait plus à l’aise. Je n’ai pas compris pourquoi il n’a plus candidaté. Il pense que nous voulons faire la promotion du Professeur Noël Gbaguidi en lieu et place d’autres professeurs. Il faut dire que le Recteur ne fait pas partie du personnel de la Fadesp. Moi, je suis Professeur à la Faculté des Sciences Agronomiques et c’est là-bas que j’exprime mes suffrages. Je n’ai pas non plus mandat pour faire campagne pour tel ou tel candidat à la Fadesp. Dans les mêmes conditions que c’est dans mon bureau que j’ai reçu le rapport des premières élections, c’est également là qu’on m’a rapporté que les élections qui ont été reprises ont été à la grande satisfaction de tous avec une très grande mobilisation. Voilà pourquoi et comment les choses se sont déroulées à la Fadesp.

Ce n’est pas seulement à la Fadesp que nous avons faire reprendre les élections. Il y a aussi la Faculté des Sciences et Techniques. Dans le domaine des sciences dures : les mathématiques, la physique et la chimie, nous avons fait reprendre aussi les élections parce qu’il y avait là aussi une mal compréhension de ce qu’on appelle une école doctorale. Les collègues qui s’étaient fait élus ont dû reprendre aussi et ont désigné cette fois-ci dans un collège beaucoup plus élargi leurs responsables. Voilà à peu prêt ce qui s’est passé.

Si le collègue Topanou se plaint dans la presse, je suppose qu’il a ses raisons. Quand il a écrit je n’ai pas eu une réaction particulière. Il aurait pu venir chercher l’information auprès du Recteur, des Vice-Recteurs, du Secrétaire général ou de l’Agent comptable, ceux-là quand même qui sont à la tête de l’institution. Nous sommes tous informés les uns que les autres et il aurait pu venir chercher l’information pour comprendre pourquoi il a été décidé ainsi. Nous avons réuni les collègues de la Faculté de Droit, le Professeur Holo, le Doyen de la Fadesp et bien d’autres Professeurs étaient là et c’est ensemble que nous avons trouvé qu’il était nécessaire de reprendre les élections. Le Professeur Topanou aurait dû prendre part aussi à cette réunion. Ecrire dans la presse, c’est la voie qu’il a choisie et s’il en est satisfait, c’est tant mieux. Aux collègues, je dis que ceux qui respectent l’institution académique devraient savoir que dès qu’il y a la moindre petite escarmouche ou un incident ce n’est pas la presse qui doit en être informée. On ennuie à la limite le public avec ces genres de déclarations. Je pense qu’en académicien, le Professeur Topanou devrait tout au moins venir chercher l’information, en savoir davantage auprès des autorités de l’Université. Personne dans l’équipe rectorale n’a le moindre grief contre lui. Il aurait pu chercher à rencontrer le Recteur ou tout au moins répondre présent à la réunion que nous avions eue sur le sujet. Le message a été envoyé à tout le monde sans exception de nous retrouver pour échanger sur la nécessité de faire reprendre les élections. Il n’a répondu à rien de tout cela, il aurait pu venir nous voir au Rectorat mais au lieu de tout ça, il a préféré lancer le pavé dans la mare. En tout cas, c’est sa façon de voir les choses. A sa place, je ne ferai pas pareil, ça c’est vrai.

La Cellule de Communication du Rectorat de l’UAC



Dans la même rubrique