Construction du siège de l’Assemblée nationale : Des surcouts et des contentieux bloquent les travaux

La rédaction 9 novembre 2016

Le bout du tunnel est encore loin dans le dossier de construction du nouveau siège de la représentation nationale. Huit ans après le démarrage des travaux, l’incertitude demeure quant à son aboutissement. C’est un chantier que le Garde des sceaux n’a pas hésité hier à qualifier de « musée de la malversation » au cours de sa conférence de presse conjointe avec le Ministre du cadre de vie, José Didier Tonato. « On a compris avec les chiffres que finalement, l’Assemblée nationale dont le siège est en construction, nous coûtera peut-être plus de quatre fois ce qui a été prévu », s’est-il offusqué. En effet, de l’évaluation des travaux faite aux plans juridique, technique et financier par un comité ad’ hoc, on note, un nouveau coût d’objectif global de près de 41 milliards pour la finalisation des travaux de la première phase, y compris 2,5 milliards de contentieux, 7 milliards de travaux complémentaires et plus de 300 millions de dégradations et avaries. Le total des surcoûts au projet du à la suspension et au retard, sans les couts liés aux éventuelles condamnations en justice, est chiffré selon le ministre José Didier Tonato à 11 milliards de francs Cfa.
Mieux, il y a quelques mois, l’Etat Béninois a été condamné à payer 32 milliards au maitre d’ouvrage délégué. « 32 milliards. Un responsable qui ne règle pas cela peut avoir l’ambition d’aller plus loin, mais serait physiologiquement handicapé, c’est-à-dire ce qu’on appelle en langage trivial de l’impuissance. Si on ne clarifie pas l’horizon judiciaire, tout matériel déposé sur le site fera objet de saisie », a ajouté Me Joseph Djogbénou.

Un audit pour situer les responsabilités
Ainsi, avant toute reprise des travaux, le Gouvernement a décidé de commanditer un audit qui permettra, selon les conférenciers, de situer les responsabilités. « Ayons le courage de situer les responsabilités et pourquoi pas de sévir comme il le faut », a déclaré le Garde des sceaux. D’où la suspension par le Conseil des ministres, le vendredi dernier, du mémorandum d’entente et de la convention signés entre la Serhau-Sa et l’Etat béninois, en attendant les conclusions et recommandations des audits. « Pour un chantier qui est censé durer deux ans, on a payé plus d’un milliard et demi d’avance. On a payé les avances sur le revêtement, sur des corps d’Etat qui n’interviendront qu’en fin de construction. Ceux qui ont bénéficié de ces avances ont eu leurs contrats résiliés et on n’a pas questionné sur les avances. Il y a des trop perçus », a déclaré José Didier Tonato. Huit ans environ après le démarrage des travaux, le taux d’exécution physique global du chantier est d’environ 37,80 % contre un taux d’exécution financière de 46,62%. Un écart que le Ministre José Didier Tonato justifie par les avances de démarrage perçues. Aussi, a-t-il souligné, depuis janvier 2016, en dehors du lot 11 B (Aménagement extérieur et assainissement) qui a évolué timidement, les travaux de tous les autres lots sont presque à l’arrêt pour des raisons de validation de travaux supplémentaires et de prise de nouveaux contrats ou avenants y relatifs. Plus de 18 milliards de francs Cfa resteraient encore à mobiliser pour des travaux restants. Afin d’arrêter la saignée, le Gouvernement du Nouveau départ se saisit du dossier et souhaite créer, selon les conférenciers, les conditions d’un aboutissement heureux et dans un délai raisonnable des travaux de cette infrastructure.
Fulbert ADJIMEHOSSOU



Dans la même rubrique