Professeur Maxime da Cruz, recteur de l’Université d’Abomey-Calavi à propos des prix gagnés par l’Uac : « C’est la preuve que l’Uac s’illustre au rang des meilleures universités du monde … »

Isac A. YAÏ 4 avril 2019

L’université d’Abomey-Calavi a reçu un prix dans la catégorie ‘’Diamant’’ le 27 mars 2019 à Paris. A travers l’interview ci-dessous, le professeur Maxime da Cruz, recteur de l’Université d’Abomey-Calavi revient sur la qualité du travail effectué.

L’université d’Abomey-Calavi est encore une fois distinguée, pouvez-vous nous présenter le prix reçu ?
Le prix nous a été décerné par le Groupe ‘’Business Initiative Directions’’ (BID), une organisation internationale qui travaille avec une université de Madrid depuis des années. C’est donc cette institution qui nous a donné cette distinction. Nous étions présents à côté d’une trentaine d’institutions qui ont bénéficié de la même reconnaissance à des degrés divers. Nous étions une douzaine de pays africains. C’est dire que le Bénin était dans un lot d’institutions et de pays assez particuliers.

Comment est-ce que l’Uac a-t-il pu se faire distinguer ?
Cette question quand on la pose, je renvoie cela aux organisateurs. Nous avons fait notre travail et des institutions qui nous observent ont estimé que ce qui se faisait a besoin de distinction. Nous sommes généralement saisis par internet et on nous dit que votre institution a été retenue dans le cadre de tel prix et évidemment nous accusons réception du mail. Nous prenons la précaution de vérifier que ce n’est pas une sorte de fake news. Nous vérifions l’authenticité de cette information et la qualité de l’institution. C’est après ces préliminaires que nous engageons le processus de la délégation qui doit nous conduire à réceptionner le prix.

Quelle est alors la particularité de ce prix ?
L’Uac est habituée à recevoir des prix et le prix lui-même n’est pas particulier. Mais lorsqu’on reçoit à un certain niveau de reconnaissance, on se dit que les gens nous suivent et nous observent. Nous n’avons donc pas le droit de fléchir, de baisser les bras. Les défis sont importants et chaque jour que Dieu fait, les différents acteurs travaillent à les relever. Nous devons continuer de travailler, mieux nous organiser pour que ce qui doit-être fait, soit accompli de la meilleure des façons. Vous savez, on parle de qualité et d’excellence, nous devons de manière permanente viser ces critères-là. C’est la preuve que l’Uac s’illustre au rang des meilleures universités du monde en matière de recherches scientifiques.

Après l’obtention de ce prix, la délégation s’était rendue chez l’ambassadeur du Benin à Paris. Pourquoi avoir fait ce cheminement ?
Pour nous, c’est classique. Lorsque nous allons en mission à l’étranger, c’est important d’en informer les représentants du pays à savoir les ambassades. Et dans le cadre de la visite de Paris, nous avons trois représentations. Nous avons la délégation permanente du Bénin à l’Unesco avec à sa tête l’ambassadeur Zèvounou, nous avons notre ambassadeur à Paris et notre ambassadeur auprès de la francophonie. Pour nous, c’est normal d’informer ces représentants de notre pays à l’étranger de notre mission. Et nous avons sollicité à l’occasion leurs accompagnements pour nous aider à prendre des rendez-vous puisque nous nous sommes dit que n’allons pas nous contenter d’aller recevoir le prix mais aussi saisir cette occasion pour travailler à saisir d’autres opportunités. C’est déjà bon d’avoir à rencontrer des gens qui se trouvent présents à la cérémonie de remise de prix, de nouer des contacts que nous allons développer à travers les initiatives qui vont suivre. Et en même temps, nous avons estimé qu’il fallait prendre contact avec nos représentants. C’est d’ailleurs le lieu de remercier notre ambassadeur permanent auprès de l’Unesco, notre ambassadeur à Paris et toutes leurs équipes qui ont abattu un travail extraordinaire. Nous avons eu le plaisir de noter la présence de notre ambassadeur à la francophonie à l’occasion de la cérémonie organisée dans les locaux de l’ambassade à Paris pour recevoir les compatriotes de la diaspora et ceux d’ici qui étaient présents au salon du livre de Paris. Ça a été des moments chaleureux de rencontre et d’échanges. Je voudrais aussi saisir cette occasion pour remercier le ministre des affaires étrangères, Aurélien Agbénonci, qui de passage à Paris et ayant été informé par l’ambassadeur Zèvounou, a tenu à nous féliciter. Nous avons échangé au téléphone et il nous a dit combien de fois il est fier de cette distinction dont l’Uac est l’objet. C’est donc le lieu de le remercier en même temps que je renouvelle nos remerciements à tous nos diplomates, à leurs équipes qui ont travaillé avec un dynamisme assez extraordinaire. C’est important de le souligner parce que malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Et lorsqu’on a l’opportunité de rencontrer des représentants de notre pays à l’étranger qui jouent leur partition de façon extraordinaire, c’est un élément supplémentaire de fierté. Soyons fier de notre pays et continuons de travailler, chacun au niveau où il est, pour que l’image de notre pays soit des plus rayonnantes, pour que notre pays réussisse avec des citoyens plus que jamais déterminé.

Une enveloppe financière accompagne-t-elle l’obtention d’un prix pareil ?
Il n’y a pas d’enveloppe financière et je crois que c’est tant mieux parce que ce type de reconnaissance n’est pas une question d’argent. Vous pourriez mettre tout le budget de l’Uac même s’il est insuffisant que ça n’atteindrait pas ce niveau de satisfaction. C’est la reconnaissance du travail et je crois que nous devons apprendre dans notre pays à donner à l’argent sa place. Nous avons tous besoin d’argent pour mener nos activités mais changeons notre rapport à l’argent en disant que l’argent doit être un moyen et non une fin. Ce que nous pouvons faire, c’est comment travailler pour que cette opportunité nous permette d’initier beaucoup plus de partenariats qui vont permettre à l’université de faire valoir son travail et de bénéficier d’autres opportunités. C’est à cela que nous allons travailler. Mais cela ne veut pas dire que l’Uac n’a pas besoin d’argent au contraire, elle tend la main à toutes les institutions de la République, à tous les partenaires qui peuvent l’aider à engranger les ressources dont elle a besoin pour relever les défis qui sont les siens.

Combien de trophée avons-nous déjà sous l’ère da Cruz ?
Ça vient de commencer. Il n’y a pas d’ère Maxime da Cruz. Et de façon ponctuelle, je le rappelle toujours que les responsabilités que nous assumons sont ponctuelles. Que l’on soit ministre, recteur, doyen ou directeur, c’est ponctuel. Pour nous enseignant, la fonction dont nous sommes fier, c’est notre métier d’enseignant. C’est cela qui constitue l’engagement essentiel que nous avons pris vis-à-vis de notre pays, de notre communauté et des acteurs de l’éducation. Nous devons donner le meilleur de nous-mêmes à ce niveau. J’étais membre de l’équipe du recteur Sinsin, une équipe à laquelle j’ai eu le bonheur d’avoir participé. Nous avons eu à gagner beaucoup de trophées. Il faut, avec la nouvelle équipe, celle que j’ai l’honneur de présider, que nous puissions continuer de travailler. Pas forcément pour gagner des prix mais pour que notre institution se porte bien. Travaillons et donnons le meilleur de nous-mêmes. Si le travail que nous faisons est reconnu par les institutions internationales et que cette reconnaissance s’exprime à travers des prix, on applaudirait. Travaillons pour que notre institution avance. C’est l’essentiel que je voudrais rappeler ici.

Qu’est-ce que ce prix rapporte à l’Uac de façon concrète et à la communauté universitaire ?
Ce prix permet de dire à la communauté que nous sommes dans un village global. Ce que nous faisons, même au fond de notre chambre, des gens peuvent en être informés. Faisons notre travail en nous investissant de la meilleure des façons. Nous sommes plusieurs acteurs. On dit souvent que si celui qui doit faire son travail est balayeur, qu’il fasse bien son travail. Et le jour où il sera question de distinguer le meilleur des balayeurs, il faut que ce soit moi. De même si je suis technicien de laboratoire, enseignant, étudiant ou membre du personnel administratif et technique de service et qu’il sera question de distinguer l’un d’entre nous, je travaillerai pour qu’on me distingue. Travaillons de façon résolue, avec détermination et engagement, avec des soucis de qualité et d’excellence. Je crois que le meilleur est à venir.

Parlez-nous également du prix que vous avez reçu au Brésil
Ce prix aussi, nous l’avons reçu dans le même cheminement. C’est aussi une reconnaissance de la qualité du travail qui se fait malgré la taille des défis. Ça n’a donc pas un caractère particulier. C’est l’organisation ou l’institution qui décerne le prix, qui indique le pays où la ville où la cérémonie aura lieu. Et là aussi, ce que nous avons retenu, c’est une équipe diplomatique dynamique. C’est le lieu de remercier l’ambassadeur et toute son équipe et particulièrement un compatriote qui a donné le meilleur de lui-même. Je vais taire son nom mais il a été à notre disposition dans les déplacements lorsque nous sommes allés échanger avec d’autres universités pour mettre en place des partenariats. L’un des résultats importants de cette mission, c’est qu’en relation avec les autorités brésiliennes, nous étions avec nos collègues de la faculté des lettres, arts et communication pour relancer l’enseignement du portugais dans notre université. J’évoque ce projet parce que c’est important pour la réussite de nos compatriotes qui vont étudier au Brésil. L’un des obstacles les plus grands auxquels ils font face, c’est justement à cette limite de la langue qui conduit malheureusement à l’échec. Nous devons de façon dynamique travailler à mieux les préparer à leur séjour brésilien. Leur avenir en dépend.

Votre message de fin
Je voudrais remercier les professionnels des médias pour être les témoins de cet événement et pour partager avec nos communautés, les différents acteurs cette distinction. En même temps je voudrais féliciter les acteurs et toutes les composantes de notre institution. Je vais leur demander de ne pas baisser les bras. Nous devons continuer à travailler, à nous impliquer d’avantage dans tout ce qui se passe dans notre institution parce que nous sommes tous comptables de l’image de notre institution quel que soit le niveau où nous nous trouvons. Nous devons donc travailler...travailler encore travailler dans une meilleure organisation.
Propos recueillis par Christian ATCHADE (Stag)



Dans la même rubrique