Protestation des chasseurs à Tanguiéta : Le calme de retour dans la Pendjari

La rédaction 19 février 2018

Tanguiéta, dans le département de l’Atacora a été le théâtre le samedi dernier d’une vive protestation des chasseurs traditionnels contre l’interdiction de la chasse à la battue dans la réserve de la Pendjari. Des démarches ont été aussitôt enclenchées pour ramener les manifestants à la raison.

Après le soulèvement des chasseurs traditionnels aux portes de la Pendjari, la vie reprend son cours normal à Tanguieta. Avec l’intervention des autorités politico-administratives, notamment le Directeur Général de la Police Républicaine Nazaire Hounnonkpè, des ministres et députés de la 3e circonscription électorale, le calme est revenu et la situation est maitrisée.
En effet, interpellés par les garde-faunes, les chasseurs ont violemment riposté et s’en sont pris aux agents d’African-Park. Dans l’intervalle de quelques heures, la situation est devenue tendue entre les chasseurs et les garde-faunes, au point de nécessiter le renfort de la police républicaine. La route inter-Etats a été barricadée et des pneus brûlés. Le bilan fait état de 4 blessés dont le Commandant de Brigade de l’Ex Gendarmerie nationale de Tanguieta atteint au bras et le Commissaire de l’Ex Police nationale de la localité qui a été touché à la tête. Dans le rang des manifestants, deux blessés ont été également enregistrés.

Les causes des échauffourées
A l’origine de cette altercation, les nouvelles règles instaurées par l’Ong African-Park à qui le Gouvernement a confié la gestion de la réserve de biosphère de la Pendjari. En effet, cette organisation non gouvernementale a procédé à son installation au renouvellement de l’équipe en place, ce qui a suscité des mécontentements. Mais en plus de cela, les activités de chasse à la battue et la pêche sont interdites. « Depuis de nombreuses années, il y a une tolérance de chasse à la battue pendant laquelle, les chasseurs mettent le feu à la brousse afin de faire sortir les gibiers. Etant donné que ces aires sont protégées, en principe, on ne peut pas faire la chasse ni la pêche dans ces aires-là. C’est un principe mondialement connu. African Park essaie d’appliquer ces règlements. Il y a des rencontres pour expliquer aux chasseurs qu’il va falloir arrêter cette pratique parce que les feux peuvent déborder et aller dans des zones difficiles à gérer », a expliqué José Pliya, Directeur Général de l’Agence nationale des Patrimoines et du Tourisme (Anpt) qui intervenait le samedi soir sur la télévision nationale.
Mais visiblement, ces dispositions n’ont pas suffi à convaincre les chasseurs traditionnels. Ces derniers se sentent frustrés, non seulement par ces mesures, mais aussi par le fait que dans le même temps, ils voient des étrangers pêcher dans la réserve. Mais dans la réalité, ceux qui y pratiquent encore la pêche et la chasse sont tenues de payer des redevances. Ce que les chasseurs locaux n’ont pas, puisque la somme parait exorbitante, par rapport à leur niveau de vie.

Le calme de retour
Avec l’implication des autorités politiques, le calme est revenu. En dehors du Dgpr Hounnonkpè, trois députés et des ministres ont été dépêchés par le Chef de l’Etat pour la médiation et expliquer aux chasseurs traditionnels les enjeux. Il s’agit en l’occurrence des députés Barthélémy Kassa, Gilbert Bagana et Domitien N’Ouémou. Plusieurs réunions ont été détenues avec les autorités locales et les chasseurs à la mairie de Tanguiéta, ce qui a permis de ramener le calme. Et les esprits se sont apaisés. Les émissaires vont poursuivre ce jour les séances d’explication et de sensibilisation avec les populations, et surtout les chasseurs pour leur faire comprendre la vision du Gouvernement qui est de développer un parc attrayant visité par des milliers de touristes.



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