Répétiteurs de maison à Cotonou : Quand les étudiants deviennent le chiffon des apprenants !

La rédaction 29 septembre 2017

Pour un meilleur rendement de leurs enfants plusieurs parents d’élèves engagent pour eux des encadreurs. Mais ces encadreurs n’ont souvent pas le profil qu’il faut et sont confrontés au manque de respect de la part des apprenants.

« …Relever le niveau d’étude des enfants », c’est le but visé par plusieurs parents d’élèves. Surtout avec le problème de manque d’enseignants qualifiés constaté au Bénin dans les lycées et collèges, les parents n’hésitent plus à ‘’recruter’’ pour leurs enfants des répétiteurs de maison. Mais bon nombre de ces encadreurs sont des étudiants. Confrontés au manque de moyens financiers pouvant leur permettre de terminer leurs études, ils sont les premiers à accepter ces offres à moindre coût. Enock, étudiant en 2ème année de géographie révèle : « c’est avec ces petits sous que j’arrive à payer mes documents et le loyer ». Mais n’ayant pas la qualification requise, ces encadreurs n’assurent pas une bonne éducation des élèves. Interrogé, Gilbert Affougnon, Directeur d’école laisse entendre qu’il est important que le répétiteur ait au moins le niveau de la licence. « …Car il aurait déjà fait un peu de la pédagogie ». Pour lui, l’art de transmettre le savoir à quelqu’un n’est pas donné à tout le monde ; « …il est d’une importance capitale de faire un peu de la pédagogie. Il faut que ce répétiteur ait déjà fait deux années d’expérience… », recommande-t-il.
Incivilité notoire chez certains élèves
En dehors du manque de compétence, ces répétiteurs de maison sont très souvent confrontés à des actes d’incivilité venant de la part de leurs apprenants. « Il faut s’attendre à tout lorsqu’on enseigne. Nous ne sommes pas toujours respectés, surtout quand votre tête ne plait pas à l’élève, il fait tout pour vous décevoir », affirme Rodrigue, répétiteur en mathématique. Avec l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication, les apprenants foulent aux pieds les valeurs humaines. « L’interdiction du châtiment corporel dans le domaine de l’éducation au Bénin a tant favorisé les actes d’incivilité chez les élèves », s’indigne Herbert, répétiteur d’une élève de 15 ans. Cette raison pousse Gilbert Affougnon à inviter les parents d’élèves à ne pas trop interdire les châtiments corporels aux enseignants de maison. « Ceci permettra à l’élève de comprendre que l’enseignant ou l’ainé se respecte », dit-il.
Nellie DOHOUNGBE (Stag)



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