Répression des crimes rituels : La police et le parquet aux trousses des cybercriminels

Arnaud DOUMANHOUN 22 mars 2018

Enfin ! La fermeté face à la délinquance. Le mercure peut baisser. La volonté manifeste de la Police républicaine et du parquet de Cotonou d’en découdre avec les auteurs des sacrifices humains constitue sans doute un ouf de soulagement. « Le parquet poursuivra avec la même fermeté aussi bien les praticiens qui initient des jeunes avides d’argent à ces types de rites que les adeptes de ces cultes. Le procureur a déjà instruit ses services aux fins de prévenir de tels crimes et d’appréhender leurs auteurs ». Telle est la quintessence de la déclaration de Gilbert Ulrich Togbonon, procureur de la République près le Tribunal de première instance (Tpi) de première classe de Cotonou, rendue publique dans l’après-midi d’hier par son premier substitut. La peur du gendarme est le commencement de la sagesse. Mais avant cette mise en garde du parquet, la Police républicaine avait déclenché une opération choc contre les cybercriminels, principaux suspects dans cette affaire de crimes rituels. Point besoin d’être un juge pour en arriver à cette certitude quand dans leurs rangs, certains ont eu l’outrecuidance de faire l’apologie des sacrifices humains sur les réseaux sociaux, voire menacer que ce n’était qu’un début. Ils en ont rajouté à la psychose générale qui prévalait du fait de nombreux enfants portés disparus, et des découvertes macabres au quotidien sur l’ensemble du territoire national. Et c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
A Cotonou, précisément au quartier Akpakpa dans la soirée du mardi 20 mars 2018, comme à Abomey-Calavi hier, les officiers ont opéré des descentes inopinées dans des cybercafés, et au domicile de ces cybercriminels. Plusieurs ont été arrêtés et devront s’expliquer les jours à venir devant le procureur. La traque se poursuit. En effet, il est un secret de polichinelle que ces arnaqueurs se servent du sang de leurs victimes pour obtenir des pouvoirs surnaturels auprès d’une divinité, aux fins de dominer l’esprit de leur hypothétique client. C’est pathétique. Il est à espérer que la lutte contre ces ‘’gaymans’’ soit implacable. Que ces assoiffés du gain facile soient attaqués dans leurs derniers retranchements. Et que la veille soit permanente. Si ce n’est qu’une opération passagère, le temps que la tempête se calme, on se serait trompé de combat. Comme l’a martelé le procureur dans sa déclaration, les atteintes à la vie humaine et plus spécifiquement les homicides font partie des infractions les plus durement punies dans notre législation. Il faut donc prendre la mesure de l’enjeu. Que justice soit rendue à ces victimes froidement tuées. Plus jamais ça au Bénin. Appelez le 117 pour alerter la police.



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