Restitution de spectacle : Quand la pièce de théâtre finit sur une note de tragédie

Arnaud DOUMANHOUN 27 décembre 2018

Une mise en scène d’une quinzaine de minutes dans le cadre du projet ‘’Du théâtre à l’éducation’’ civique, pour dénoncer les relations intimes entre enseignants et apprenants, mais aussi prévenir du danger de l’avortement. Ce vendredi 21 décembre 2018 au Ceg Houéyiho de Cotonou les élèves ont été édifiés.

Du théâtre à l’éducation civique. Une irruption violente sur scène et le fou y installe un poste téléviseur ‘’transparent’’, fabriqué avec du bois, dont la source d’énergie est le vent. Un appui long sur la télécommande ! Deux jeunes filles rejoignent la scène, suivie par une troisième de la même génération, toutes en classe de 4e. Le sujet objet de discussion : Sandra peut-elle accepter les avances de son professeur de biochimie ? Les avis divergent. Grâce est favorable, et entrevoit déjà les dividendes. L’argent et les bonnes notes que Sandra pourraient obtenir du fait de cette relation. Mais Akwa crie sacrilège : ‘’une élève ne doit en aucun cas entretenir ce genre de relation avec son professeur’’. Sandra finit par se pencher du côté des avantages. Abel, le professeur se montre plus convaincant. Une promesse d’achat de portable, de l’argent, et il conduit sa proie derrière les rideaux.
Le fou interagissait par des commentaires. Dès qu’il juge opportun d’apprécier le comportement ou les gestes de tel ou tel acteur, la télécommande suffit à imposer un arrêt sur image. La suite du scénario, Sandra revient sur scène, triste, la main au ventre, des cris de détresses, prit son portable, fit appel à ses amis pour leur annoncer la mauvaise nouvelle. Une grossesse non désirée, et Abel disparut, du moins il ne répond plus aux appels de sa bien-aimée. Grâce et Akwa volent au secours de Sandra. Une dispute opposa les deux jeunes filles. Akwa rend responsable Fernadette des mésaventures de leurs amies. Fernadette lance qu’un avortement suffirait pour un retour à la normale. Les deux quittent la scène à la recherche d’une officine de pharmacie pour se procurer des médicaments qui pourraient soulager les douleurs de Sandra. Mais elles reviendront découvrir le corps sans vie de leur amie. Les secondes qui ont suivi leur départ, Sandra saisit une boîte de médicaments et avala tout le contenu. De vives douleurs l’obligèrent à rouler au sol avant de s’éteindre sur un hurlement. Ce fut la fin d’une aventure qui ne lui aura produit que du noir.
« J’opte pour le djihadiste pour combattre l’incivisme et mon arme, c’est le théâtre… », a conclu Sébastien Davo, coordonnateur du projet ‘’Du théâtre à l’éducation civique’’ qui forme les enfants à l’art de la planche, sur des thématiques précises aux fins d’éduquer, de dénoncer des maux qui minent la société. La pièce de théâtre présentée au Ceg Houéyiho, qui porte donc sur le harcèlement sexuel en milieu scolaire, est une restitution, mise en scène par Adonon Odjo Isaac, sous la supervision de Barnabé Ayosso. Bill Rhetice y était dans le rôle de Grâce, Agbadjigan Abel dans celui du professeur. Méya Vanessa a assuré le personnage de Sandra, Tonouikouin Christelle, celui de Akwa.
Il faut noter que ce projet qui a réuni les apprenants de trois collèges à savoir, Ceg Houéyiho, Lycée des princes et le Collège le Messia, a reçu le soutien du ministère du Tourisme, de la culture et des sports notamment à travers la Direction générale du Fonds des arts et de la culture.



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