Revue à mi-parcours du Projet de gestion communautaire de la biodiversité marine et côtière : La banque mondiale se félicite de l'appropriation des actions de gestion durable des ressources naturelles par les communautés

Arnaud DOUMANHOUN 11 avril 2013

Dans le cadre de la revue à mi-parcours du Projet de gestion communautaire de la biodiversité marine et côtière, piloté par l’Agence Béninoise pour l’Environnement (Abe), une mission de la Banque mondiale dépêchée à Cotonou, s’est rendue le 09 avril dernier sur les sites bénéficiaires dudit projet afin d’apprécier les résultats obtenus.

La banque mondiale fière de l’appropriation des actions de conservation communautaire de la biodiversité

Le Projet de gestion communautaire de la biodiversité marine et côtière, lancé depuis février 2009 s’inscrit dans le cadre de la sauvegarde de l’environnement, par des activités génératrices de revenus, afin que les populations n’exercent plus de pression sur les forêts et les zones humides, bref sur l’environnement. Il s’agit d’appuyer les activités génératrices de revenus des populations riveraines, pour contribuer à une gestion durable de la diversité biologique et écologique des zones humides côtières du Bénin. D’un coût global de 6,3 millions de dollars US, soit plus de 3 milliards de francs cfa, le projet de gestion communautaire de la biodiversité marine et côtière vise la protection et la sauvegarde de certaines espèces biologiques menacées (tortues marines, loutres, lamantins, etc.) et de l’écologie (forêts sacrées, lagunes côtières, mangroves, etc.). C’est un financement de la Banque mondiale à travers la facilitation du Fonds pour l’environnement mondial (Fem), avec une contre-partie du gouvernement béninois.

Salimata Diallo Folléa, chef de mission de la Banque mondiale, accompagnée du Directeur général de l’Abe, Nicolas Dandoga et de quelques autorités locales, a visité le 9 avril 2013, les sites bénéficiaires de ce projet. Dans la commune des Aguégués, la délégation s’est rendue sur le site de pisciculture de Hozin où plus de 5.000 poissons de types clarias et tilapias sont ensemencés dans une dizaine d’étangs. Une activité génératrice de revenus qui, progressivement, a fait baisser la coupe de bois pour sauvegarder la forêt sacrée Bamèzoun, située dans cette localité. Les groupements de femmes s’adonnent à la production et à la commercialisation de l’huile de palme. Environ 225 litres d’huile sont produits régulièrement et les bénéfices partagés. Toutes choses qui contribuent à la réduction de l’exploitation anarchique de la forêt.

A Bembê comme à Hondji, les populations riveraines, notamment les femmes sont organisées en groupement, et font le commerce de poissons fumés. Quant aux hommes, ils pratiquent la pisciculture hors sol dans des bacs. Ces différentes activités financées par la Banque mondiale à travers le projet de gestion communautaire de la biodiversité marine et côtière, ont permis de préserver le Bamêzou, forêt sacrée de Bembê, entre-temps sous la menace prédatrice de ces populations.

La délégation s’est ensuite rendue sur la portion sacrée de la lagune côtière de Vodountô où les populations riveraines pratiquent principalement le maraîchage moderne avec l’appui du projet de gestion communautaire de la biodiversité marine et côtière. Des actions qui ont contribué à empêcher la surexploitation de cette lagune. Le complexe de mangroves de Togbin fut la dernière étape de la visite de terrain effectuée par cette mission de la Banque mondiale. Un déplacement fait en pirogue a permis à la délégation d’apprécier l’étendue des mangroves et leur richesse. Les habitants y pratiquent l’élevage de tilapias reproducteurs dans des enclos piscicoles afin de subvenir à leurs besoins.

Au terme de la visite, le chef de mission Salimata Diallo et son collègue Rémi Kini ont exprimé leur satisfaction quant au déroulement des actions de protection et de conservation des ressources naturelles menacées sur les zones côtières et marines du Bénin. Après avoir félicité les populations riveraines, le chef de mission a exhorté les autres groupements réticents à se faire enregistrer pour bénéficier du financement de la Banque mondiale. Salimata Diallo a tenu à rassurer les acteurs des groupements et coordonnateurs des unités de gestion des différentes aires de conservation communautaire de la biodiversité, de sa permanente disponibilité et du soutien de son institution en vue de relever le défi de la préservation des ressources naturelles pour les générations futures. La stratégie développée par l’Agence béninoise pour l’environnement, dans le cadre de ce projet, qui consiste à sensibiliser les populations riveraines sur l’utilisation rationnelle des ressources naturelles et l’importance de la préservation durable des écosystèmes, a permis aujourd’hui d’appuyer le développement communal. Ceci contribue à la protection de l’environnement mais aussi à la réduction de la pauvreté. Ainsi, cette stratégie s’inscrit dans le processus de développement durable visant la réduction de la pauvreté, dans lequel le Bénin s’est engagé depuis 1990. Le Projet lancé depuis février 2009 vient à échéance fin 2015.



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