Sortie du Synatramap sur le dossier acquisition d’engins et de matériels de manutention à la Sobemap : Le personnel dénonce un plan de déstabilisation de l’entreprise

Ambroise ZINSOU 20 mai 2014

Le Syndicat national des travailleurs des manutentions portuaires (Synatramap) est monté hier au créneau pour se prononcer dossier relatif à l’acquisition d’engins et de matériels de manutention au profit de la Société béninoise des manutentions portuaires (Sobemap). A travers un point de presse qu’il a donné en début d’après-midi d’hier à la salle de conférence de l’Association de gestion des Ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Agpaoc) de Cotonou, Emile Kékélé, Secrétaire général du Synatramap a dénoncé les conspirations orchestrées contre leur société et appelle les travailleurs à plus de vigilance.

Le personnel de la Sobemap dénonce le plan de déstabilisation de leur entreprise

« Pour qui travaille le Front national de lutte contre la corruption (Fonac) dans ce cas et à qui profitent réellement ces dénonciations, calomnies et discrédits jetés sur la Société béninoise de manutentions portuaires (Sobemap) ? Est-ce aux concurrents de la Sobemap qui sont déjà outillés et non soumis à un quelconque marché public pour acheter les engins ? Est-ce aux fournisseurs blancs ou noirs ? Est-ce pour des groupes constitués tous azimuts pour nuire aux intérêts de la Sobemap ? Est-ce plutôt pour des politiciens dont le seul souci est de ruiner la Sobemap pour mieux la faire disparaître ou encore est-ce pour lui-même ? ».Telle sont les interrogations qui ont motivé en début d’après-midi d’hier la sortie du Syndicat national des travailleurs des manutentions portuaires (Synatramap) dans l’affaire relative à l’acquisition d’engins et de matériels de manutention au profit de la Sobemap. A travers un point de presse, Emile Kékélé, Secrétaire général du Synatramap, son bureau directeur et les travailleurs ont donné de la voix pour dénoncer le plan de déstabilisation mis en place pour jeter de l’opprobre sur le Synatramap et le Directeur général qui ont engagé la société dans le processus de la Certification Iso 9001. Dans son explication, Emile Kékélé a déploré l’allure qu’a prise ce dossier d’acquisition de matériels qui, en principe devra permettre à la Sobemap de créer de bonnes conditions de travail à ses milliers d’employés et à leurs familles respectives. Pour le Synatramap, le retard dans l’acquisition des engins pourrait être assimilé à une politisation à outrance du dossier dans le seul but d’affaiblir la capacité d’opérationnalisation de la Sobemap afin de mieux planifier sa dislocation. « Notre objectif, c’est de mettre fin à la cabale médiatique et au plan de déstabilisation minutieusement élaboré et dirigé contre la Sobemap. Le Synatramap, gravement préoccupé, s’en remet à l’arbitrage rapide de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) afin que le processus d’acquisition s’achève pour permettre à la Sobemap, d’avoir enfin ces engins pour faire efficacement face aux nombreux défis qui l’attendent au Port de Cotonou », a-t-il conclu.

Déclaration du Sg du Synatramap
Je voudrais, au nom du Bureau Directeur du Syndicat National des Travailleurs des Manutentions Portuaires (Synatramap), vous remercier pour avoir honoré si nombreux, de votre présence, le point de presse de ce jour Lundi à 9 Mai 2014 à la salle de conférence de l’Association de Gestion des Ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Agpaoc).
Le seul sujet à l’ordre du jour de ce point de presse est l’affaire dite des 14 milliards de FCFA relative à l’acquisition d’engins et de matériels de manutention au profit de la Société Béninoise des Manutentions Portuaires (Sobemap)
Qu’il vous souvienne, Mesdames et Messieurs les journalistes, que le 05 mai dernier, à la faveur d’une conférence de presse publique, et alors que l’Autorité de Régulation des Marchés Publics qu’elle a elle-même saisie, était en pleine instruction du dossier, le Président du Conseil d’Administration du Fonac, M. Jean Baptiste Elias, dénonçait ce qu’il appelait de graves irrégularités et les tentatives de détournement dans le processus de passation des marchés d’acquisition d’engins au profit de la Sobemap.
A la lecture des éléments avancés lors de ladite conférence de presse et des commentaires qui ont suivi çà et là, le Synatramap se rend amèrement compte que manifestement, au lieu de permettre aux travailleurs de la Sobemap et au peuple béninois d’être éclairés et bien informés sur le dossier, la sortie médiatique du Fonac n’a fait que jeter de l’opprobre sur notre chère société la Sobemap et son syndicat.
Depuis lors, c’est la porte ouverte à toutes sortes d’insultes publiques, de calomnies, d’insinuations salissantes et de mensonges sur la Sobemap et son syndicat malgré l’interview de clarification que j’ai personnellement accordée aux médias et la part de vérité rendue publique par le Directeur Général. Cette publicité négative et nuisible pour la Sobemap qui est une société commerciale, est malheureusement appuyée par le Président du Conseil d’Administration du Fonac qui continue de parcourir plateaux de télévisions et studios de radios pour entretenir davantage le flou dans la tête des Béninoises et des Béninois.
Mesdames et Messieurs les Journalistes, avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais rappeler et préciser à tous que le rôle de tout syndicat de développement est non seulement la défense des intérêts matériels et moraux des syndiqués mais aussi la défense des intérêts de l’unité de production.
En ma qualité de Secrétaire Général élu par l’Assemblée Générale de tous les travailleurs de la Sobemap, j’ai le devoir, ensemble avec les membres du Bureau Directeur et les Conseillers Syndicaux, de défendre les intérêts des travailleurs et de défendre la Sobemap contre toutes sortes d’agressions intérieures ou extérieures tendant à la mettre en difficulté et à l’affaiblir au milieu de grands groupes concurrents.
Le présent point de presse a pour objectif de mettre fin à la cabale médiatique et au plan de déstabilisation minutieusement élaboré et dirigé contre la Sobemap depuis quelques jours par M. Jean Baptiste Elias.
En s’attaquant publiquement aux responsables de la Sobemap et en tentant de justifier à tout prix par médias interposés qu’elle est mal gouvernée, notamment en ce qui concerne le marché d’acquisition d’engins, le Président du Conseil d’Administration du Fonac jette maladroitement du discrédit sur la Sobemap qui, faut-il le rappeler, est une société commerciale dont l’image doit être protégée, surtout quand on connaît l’environnement hautement concurrentiel dans lequel elle évolue au port de Cotonou.
Malgré les difficultés liées au manque d’engins modernes de nouvelle génération et la concurrence existante sur le terrain, la Sobemap, avec la volonté et la détermination de ses braves travailleurs, a contribué, au titre des cinq (05) dernières années, pour plus de Trente Cinq (35) milliards de FCFA au budget de l’Etat ; ce qui fait d’elle l’une des rares sociétés d’Etat réalisant des performances d’un tel niveau.
Notre société a déjà suffisamment de problèmes pour que, sur la base d’une prétendue tentative de détournement de 14 milliards devenue quelques jours plus tard l’existence de graves irrégularités dans la procédure de passation du marché d’acquisition d’engins, M. Jean Baptiste Elias trouve normal de jeter tant de discrédits sur elle. Je voudrais, au nom du Synatramap, dénoncer publiquement et mettre en garde contre tous propos, invectives, comportements ou écrits publiés dans le cadre de cette affaire et qui sont de nature à ternir l’image de la Sobemap.
Je tiens ici et publiquement, au nom de tous les travailleurs de la Sobemap, à remercier sincèrement le Chef de l’Etat, son Excellence le Président de la République, Docteur Thomas Boni Yayi qui, dans les moments les plus difficiles de la Sobemap, a toujours été à l’écoute des travailleurs et du Synatramap pour la recherche de solutions idoines en vue de sauvegarder notre unité de production.
En effet, son dernier engagement aux côtés du syndicat et de la Sobemap, c’est la facilitation et l’obtention d’un prêt de la Boad pour acquérir des engins de manutention au profit de la Sobemap dont les activités dépendent pour la plupart, de la disponibilité et de la qualité desdits engins. Je précise que le Synatramap s’est personnellement impliqué dans les négociations et s’est battu longuement aux côtés de la Direction Générale et du Ministère de tutelle pour obtenir l’autorisation du Conseil des Ministres aux fins de l’utilisation de la procédure de consultation restreinte internationale pour l’acquisition rapide des engins auprès de fabricants et concessionnaires disposant d’usines et d’ateliers de maintenance. Satisfait à l’époque, le Synatramap a d’ailleurs adressé au Président de la République, une lettre de remerciement de tous les travailleurs de la Sobemap pour sa constante sollicitude.
Le Synatramap s’étonne d’ailleurs que plusieurs mois après la décision du Conseil des Ministres, les engins ne soient toujours pas acquis. Il s étonne davantage que M. Jean Baptiste Elias, dans le cadre de ce dossier et dans ses investigations, n’a pas cru devoir écouter le Syndicat de la Sobemap qui est pourtant et après tout, le premier concerné par l’acquisition sans faille des engins.
Mon étonnement et celui des travailleurs sont d’autant plus grands lorsqu’il semble laisser croire ou lorsqu’une certaine presse le soutenant, fait croire à l’opinion publique nationale et internationale que le Synatramap serait rentré en connivence avec le Directeur Général de la Sobemap pour gérer les 14 milliards. Des insultes, des propos calomnieux et diffamatoires sont depuis lors, couramment proférés contre le Synatramap et particulièrement contre son Secrétaire Général, M. Emile KEKELE qu’on a même de façon imaginaire, mis dans la délégation qui est allée séjourner en Europe pour l’acquisition des engins conformément aux instructions du Conseil des Ministres et aux procédures de la Banque Ouest Africaine de Développement (Boad).
Je tiens à préciser au peuple béninois qu’il s’agit là d’un mensonge public puisque dans son rôle de veille syndicale relative à ce marché, le Synatramap a exigé d’être dans la délégation et a été représenté par son 2ème Secrétaire Général Adjoint, le sieur Raoul LOKOSSOU ici présent qui, en dehors du fait qu’il est syndicaliste, est un Ingénieur Mécanicien, donc un technicien averti du domaine. D’ailleurs, il est actuellement le Chef Service Inspection des Engins au garage de la Sobemap.
Mesdames et Messieurs, c’est d’ailleurs lui qui a représenté le Synatramap dans la commission de dépouillement et d’évaluation ayant siégé à Agoué. Il détient d’ailleurs certaines informations sensibles sur l’atmosphère et l’ambiance très susceptibles qui ont prévalu pendant les travaux d’évaluation effectués à Agoué et qui sont à notre avis, au niveau du Synatramap, de nature à porter d’énormes réserves sur la sincérité et la validité des résultats dudit dépouillement, sans oublier les nombreuses irrégularités qui ont entaché ladite procédure.
D’ailleurs, si le Président du Conseil d’Administration du Fonac, M. Jean Baptiste Elias a tenu lui-même à repréciser ses propos en expliquant sur des chaînes de radios qu’il ne s’agit nullement de détournement ou de tentative de détournement de 14 milliards mais qu’il s’agit d’une action préventive tendant à ressortir les irrégularités qui ont entaché la procédure, pourquoi veut-il en même temps qu’on laisse cette mauvaise procédure d’Agoué aller à terme ? Pourquoi s’attaque-t-i1 à l’abandon de ladite procédure illégale et irrégulière au regard des règles de la Boad ?
N’est-il pas définitivement établi en droit qu’en cas de conflits entre les textes et règles internationaux et les textes et règles nationaux, ce sont les règles et textes internationaux qui prévalent et s’appliquent ?
Pourquoi le Président du Conseil d’Administration du Fonac, M. Jean Baptiste Elias s’attaque-t-i1 à la procédure conduite en Europe suivant les instructions du Conseil des Ministres et les Règles de la Boad, procédure ayant reçu l’approbation de la Boad et qui a surtout permis de réaliser à la Sobemap, plus d’un milliard d’économie ?
Pourquoi M. Jean Baptiste Elias ne semble avoir aucune gêne à mettre en péril la Sobemap qui, avec ses 8500 travailleurs, nourrit directement et indirectement environ 100.000 personnes ?
La Sobemap a-t-il besoin de cela au moment où le Synatramap et le Directeur Général ont engagé la société dans le processus de la Certification ISO 9001 ?
Le synatramap commence aujourd’hui à s’interroger sur les réelles motivations des dénonciations faites par M. Jean Baptiste Elias et des efforts déployés pour justifier à tout prix que son Excellence, le Président de la République et le Directeur Général de la Sobemap ont mal conduit une procédure ou l’ont arrêtée à tort ?
Pour qui travaille M. Jean Baptiste Elias dans ce cas et à qui profitent réellement ces dénonciations, calomnies et discrédits jetés sur toute la Sobemap ? Est-ce aux concurrents de la Sobemap qui sont déjà plus outillés et non soumis à un quelconque marché public pour acheter leurs engins ? Est-ce aux fournisseurs blancs ou noirs ? Est-ce pour des groupes constitués tous azimuts pour nuire aux intérêts de la Sobemap ? Est- ce plutôt pour des politiciens dont le seul souci est de ruiner la Sobemap pour mieux la faire disparaître ou encore est-ce pour lui-même ?
Aujourd’hui, le Synatramap et les travailleurs qui souffrent du retard dans l’acquisition des engins ont des raisons de croire qu’il y a une politisation à outrance du dossier dans le seul but d’affaiblir la capacité d’opérationnalisation de la Sobemap pour mieux aplanir sa dislocation. Le Synatramap se réserve d’ailleurs le droit, d’assigner dorénavant tous ceux qui par voie de presse ou autres canaux de communication, s’attaqueront publiquement à la Sobemap, à son Secrétaire Général ou encore à tout membre du syndicat, dans le seul but de les diffamer et de porter intentionnellement atteinte à leur honneur et à leur crédibilité.
Au regard de tout ce qui précède, le Synatramap et tous les travailleurs de la Sobemap, entendent sans délai, utiliser toutes les voies légales et syndicales appropriées pour acquérir les engins dans les plus brefs délais afin d’éviter à la Sobemap, les conséquences désastreuses du manque d’engins et d’équipements.
C’est pourquoi, une fois encore et de façon solennelle, le Synatramap, gravement préoccupé, s’en remet à l’arbitrage rapide de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (Armp) afin que le processus d’acquisition s’achève pour permettre à la Sobemap, d’avoir enfin ses engins pour faire efficacement face aux nombreux défis qui l’attendent au port de Cotonou.
Je voudrais pour finir et une fois encore, demander à son Excellence, Monsieur le Président de la République, d’être serein car tous les travailleurs de la Sobemap, principaux bénéficiaires des engins à acquérir, veulent ici et de façon unanime lui renouveler leurs vifs remerciements et le rassurent de leurs soutiens indéfectibles dans son engagement permanent aux côtés de la Sobemap.
Vive le Synatramap !
Vive la Sobemap !
Vive le Bénin !
Je vous remercie.



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