Supposée impliquée dans la non destruction des stocks de drogues au port : Les preuves qui innocentent le ministre Kindé Gazard

Moïse DOSSOUMOU 24 décembre 2013

L’Ordre National des Pharmaciens, bien que désavoué par la loi, n’est pas prêt à abdiquer dans le bras de fer qui l’oppose au ministère de la santé. En effet, après l’arbitrage du Gouvernement en la session du Conseil des Ministres du 30 octobre 2013, l’Ordre National des Pharmaciens s’est permis de rédiger un communiqué dans lequel il conteste à l’Etat l’autorité publique. Et depuis, le Pr Dorothée Akoko Kindé Gazard fait l’objet d’attaques gratuites. A la surprise générale, sa supposée implication dans la non destruction du stock de drogue saisi au port a été soulevée alors même qu’elle a œuvré pour que ces produits illicites soient détruits.

Les faits
En mai 2012, le chef de l’Unité mixte de contrôle des conteneurs (Umcc), par un message téléphonique, a informé la Direction de la pharmacie, du médicament et des explorations diagnostiques (Dpmed) de la saisie d’une cargaison de Tramadol stockée au Port autonome de Cotonou, et en transit pour le Niger.
Cette mission d’inspection chargée des prélèvements et composée d’agents de la Dpmed et du Laboratoire national de contrôle de qualité des consommables médicaux (Lncq) s’est rendue au Port autonome de Cotonou le même jour. Le 1er juin 2012, le ministre de l’Intérieur d’alors saisit son homologue de la Santé sur le même sujet, en précisant par ailleurs que des comprimés saisis contiendraient de la morphine et de l’héroïne. Le 08 juin 2012, le directeur du Laboratoire national des stupéfiants et de toxicologie (Lnst) a été instruit pour faire des prélèvements complémentaires afin d’identifier ces deux stupéfiants. Les experts du Laboratoire national de contrôle de qualité des consommables médicaux et du Laboratoire national des stupéfiants et de toxicologie sont formels : les comprimés contiennent du Tramadol.
Sans plus attendre, le ministre de la Santé a préconisé la destruction desdits produits dans une correspondance adressée au Ministre de l’Intérieur d’alors, le 20 juillet 2012, par le Comité interministériel de lutte contre l’abus des stupéfiants et substances psychotropes (Cilas) placé sous son autorité, conformément à la pratique en vigueur (pièce n° 1).

La compétence du Ministère de la Santé et l’amalgame de l’Ordre National des Pharmaciens
La compétence exclusive du Ministère de la Santé en matière de destruction des médicaments ordinaires ne couvre que les produits pharmaceutiques avariés, périmés ou illicites.
La lettre adressée par l’Ordre National des Pharmaciens du Bénin au Ministre de la Santé date du 12 février 2013. Or, avant cette date, le ministère de la Santé avait fini de jouer sa partition comme indiqué dans le développement ci-dessus. En effet, la lettre par laquelle le ministre de la Santé a invité le ministère en charge de l’Intérieur à procéder à la destruction date du 20 juillet 2012.

Les opérations intervenues en 2013
Par un autre message téléphonique de février 2013, le Chef de l’Unité mixte de contrôle des Conteneurs (Umcc) a sollicité la Direction de la pharmacie, du médicament et des explorations diagnostiques pour effectuer des prélèvements sur des produits pharmaceutiques en transit au Port autonome de Cotonou.
Le 14 mars 2013, une réponse de la direction de la pharmacie, du médicament et des explorations diagnostiques au chef de l’Unité mixte de contrôle des conteneurs (Umcc) rend compte de la non-conformité desdits médicaments qui comprenaient du Tramadol et d’autres produits pharmaceutiques. Aussi, ces produits ont-ils été déclarés impropres à la consommation.



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