Table ronde des éleveurs à Gogounou : L'Anoper plaide pour une meilleure compréhension entre agriculteurs et transhumants

Alassane AROUNA 11 avril 2013

Les éleveurs entendent exprimer leur amertume contre ce qu’ils appellent le silence coupable du gouvernement

C’est le siège de l’Anoper de Gogounou qui a servi de cadre à cette table ronde. Une rencontre qui a suivi les assises de la première assemblée générale de l’année et a permis aux membres du bureau exécutif de faire le point des activités menées en 2012. Au cours de la table ronde ayant mobilisé les éleveurs de ruminants venus de 54 communes du Bénin, il était question des problèmes auxquels sont confrontés les éleveurs béninois. Des problèmes qui, selon le président de l’Anoper, se résument à la haine des autres communautés béninoises vis-à-vis des transhumants. Aujourd’hui, poursuit le président de l’Anoper, les éleveurs sont victimes d’une discrimination. Lorsqu’il y a conflit entre éleveurs et cultivateurs, on jette le tort sur les éleveurs. A travers cette table ronde, les éleveurs en majorité peulhs entendent exprimer leur amertume contre ce qu’ils appellent le silence coupable du gouvernement face au traitement inhumain réservé aux éleveurs par les autres communautés béninoises. Traités de tous les noms, rejetés par les autres communautés, brimés, marginalisés et parfois stigmatisés, ces éleveurs peulhs implorent l’implication directe du chef de l’Etat dans le règlement des conflits qui opposent éleveurs et cultivateurs afin que cessent ces frustrations. Au delà du mauvais traitement dont ils font l’objet, ces éleveurs fustigent également l’absence d’une réelle politique gouvernementale visant à promouvoir l’élevage au Bénin. Selon les éleveurs, autant les agriculteurs ont droit aux terres, autant les éleveurs qui sont aussi des Béninois ont les mêmes droits. Malheureusement, dira le secrétaire général de l’Anoper, les éleveurs sont considérés comme des étrangers, quel que soit le nombre d’années qu’ils passent sur une terre. Cette situation, selon les intervenants serait à l’origine de la diminution du cheptel béninois. D’après certaines statistiques, plus d’un million de têtes de bœufs auraient quitté le territoire béninois. Face à cette situation, les éleveurs plaident pour une réelle prise en charge de leurs problèmes, car ils apportent non seulement de la protéine animale aux populations mais aussi contribuent à l’économie nationale.



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