Trop de limogeages à la gendarmerie : Le braquage de Sègbohouè emporte encore plusieurs officiers et sous-officiers

Adrien TCHOMAKOU 2 novembre 2017

Ça grogne à la gendarmerie nationale ! La discipline et la cohésion de la troupe sont plus que jamais éprouvées. Les dessous de ce mouvement d’humeur sont connus, mais certainement pas appréhendés à leur juste valeur. De quoi s’agit-il ? Le Lieutenant-Colonel Marcel Adjaho a relevé de leurs fonctions le mardi 31 Octobre 2017, plusieurs officiers et sous-officiers de la gendarmerie. Une nouvelle sanction, intervenue suite au braquage survenu à Sègbohouè avant hier, et qui n’est pas du goût de la troupe. D’ailleurs, l’opinion se surprend à constater que depuis peu, pour un vol à main armée, un cambriolage, un braquage, bref, la moindre menace à la quiétude des populations, les officiers de la gendarmerie sont systématiquement relevés de leurs fonctions. Certes, en matière de sécurité, la prévention occupe une place de choix. Mais la question est de savoir si ces limogeages à l’aveuglette résolvent l’équation de la quiétude des Béninois. En réalité, la sécurité se gère au quotidien, et dans le cas d’un braquage, des enquêtes peuvent être menées et aboutir à l’arrestation des présumés coupables. C’est aussi une manière de permettre aux agents en poste au moment des faits de se racheter en venant à bout des malfrats.

C’est aussi ça, la sécurité.
Les populations se porteront-elles mieux après les départs forcés du commandant du groupement régional sud, le colonel Moro Abdoulaye, du commandant de la compagnie de gendarmerie d’Allada, le capitaine André Enagnon Dah Lokonon et du Chef de la brigade de gendarmerie de Sègbohouè, l’adjudant Cotché D. Toussaint ? N’avaient-ils pas mérité leur promotion à ces postes respectifs ? Tout porte à croire qu’il suffit que des malfrats se signalent à travers un braquage ou un cambriolage avec des crépitements de balles pour qu’un Chef de brigade qui quadrille bien son territoire et leur crée assez d’ennuis soit relevé de ses fonctions. En tout cas, la troupe s’offusque de cette façon de livrer des agents, et de plus en plus, c’est à contre cœur que les nouveaux promus acceptent de rentrer dans leurs nouvelles fonctions. Sauf que discipline oblige, malgré eux, ils obtempèrent au risque de subir le même sort que leurs prédécesseurs, débarqués sans aucun ménagement. Pourtant, en matière de gestion des ressources humaines, les sanctions se situent à plusieurs paliers. Et l’on ose croire que cela devrait être mieux respecté, quand il s’agit d’un corps aussi sensible que celui de la gendarmerie. Hélas !
Le chef d’escadron Dieudonné Luc Agassounon et le capitaine Ghislain Pompidou Ahouignan assurent depuis hier, respectivement, l’intérim des commandants du groupement régional sud et de la compagnie Allada.
Il va tout de même falloir corriger le tir et éviter que ces frustrations qui s’accumulent à la gendarmerie nationale ne débordent. Car, les conséquences pourraient être incontrôlables.



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