A César ce qui est à César !

François MENSAH 16 juin 2014

Au royaume des aveugles, les borgnes seront toujours rois. L’histoire nous l’a appris et les faits le confirment au quotidien. Dans la tanière des médiocres Lions indomptables du Cameroun, le passable Samuel Eto’o règne incontestablement en maître. Nul ne saurait pour le moment lui arracher sa piteuse couronne de souverain d’un triste royaume en pleine déconfiture. La triste prestation du désormais vieux lion et de sa troupe face aux peu convaincants conquistadors mexicains en dit long sur la déconfiture de cette équipe autrefois redoutable mais aujourd’hui méconnaissable. Nous sommes bien loin de l’épopée des Milla, Tataw, N’kono, Ekeke , Makanaky , Omam-Biyick et compagnie en 1990. Le Cameroun est tombé de haut ; la faute à des dirigeants égoïstes et à un roi déchu. Osons le dire, Eto’o n’a pas été en mesure de conduire son royaume vers un premier succès qui aurait permis au Cameroun de voir plus loin que le bout de son nez. Ce qui est tout à fait normal puisque le multimilliardaire emmitouflé dans ses attributs de capitaine a choisi de saborder son propre navire. En passant son temps à surfer sur le net après avoir siphonné les caisses de l’Etat avec des revendications excessives sur le plan financier Samuel Eto’o avait déjà préparé l’échec des Lions indomptables devenus très domptables. Mieux, l’homme fort du Cameroun s’est découvert des talents d’accro du net. Excellent dans l’art d’envoyer des twits, l’avant centre camerounais n’a été que l’ombre de lui-même face au Mexique. Son agitation stérile d’avant mondial ne lui aura finalement point servi. Il ferait mieux de comprendre que le bien n’aime pas le bruit et que le bruit non plus n’apprécie guère le bien. Pendant que papa Eto’o crânait avant même le coup d’envoi de la coupe du monde, tonton Drogba se la jouait modeste. Sans tambour ni trompette, le leader charismatique des Eléphants s’est préparé dans le calme et la sérénité. Mieux, le patron des Eléphants a accepté son statut de remplaçant. Sans barrir au point de réveiller toute la forêt, « super DD » a su assumer son statut avec tact et minutie. S’il ne fut point passeur ou buteur, Didier Drogba s’est comporté en partenaire exemplaire et en véritable patriote. Son impact positif sur le groupe ivoirien a une fois de plus fait ses preuves face au Japon. L’empire nippon a fini par capituler devant la solidarité des Eléphants qui ont retrouvé la sérénité et la confiance lorsque leur chef de file est entré en jeu. Coup sur coup, Wilfried Boni et Gervinho qui se sont libérés de l’emprise des défenseurs japonais trop préoccupés par Didier Drogba ont délivré le peuple ivoirien qui avait pratiquement capitulé, après l’ouverture du score par les Japonais. Même sans être titulaire, le seigneur Drogba peut faire la différence sans trop discourir .C’est la marque des grands hommes. Comme quoi, un chef n’est point un chiffon. Eto’o l’apprendra à ses dépens. Rendons donc à Drogba ce qui est à Drogba et à Eto’o ce qui est à Eto’o.
FrançoisMENSAH.



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